En novembre 2009, Google a officialisé son intention d'acquérir la régie publicitaire mobile AdMob, ajoutant un élément de plus à son arsenal et montrant sa confiance en l'essor à venir de la publicité dans l'espace mobile.

L'acquisition de 750 millions de dollars, attend le feu vert de l'autorité de régulation, qui a déjà demandé des précisions à Google avant de se prononcer, mais deux associations de consommateurs viennent en plus de signifier à la FTC ( Federal Trade Commission ) leurs inquiétudes concernant ce rapprochement.

Dans une lettre commune, le Consumer Watchdog et le Center for Digital Democraty ( CDD ) soulignent le danger pour les consommateurs d'une prise de contrôle trop importante du marché mobile, considéré comme " la nouvelle frontière de la révolution numérique ".


Google : à deux doigts du monopole ?
Les deux organisations rappellent l'importance du rôle de la concurrence sur un marché encore immature, avec ses effets sur les prix et le choix offert. Elles s'inquiètent aussi des questions sensibles relatives à la protection des données personnelles.

Si Google englobe AdMob, c'est un accès à de gigantesques quantités de données personnelles qui s'ouvre et qui pourront être décortiquées et analysées en vue de cibler toujours plus les publicités, traquant les moindres gestes de l'internaute, mobile ou pas.

Les deux associations estiment que les consommateurs ne disposent pas des moyens de protection adéquats, et encore moins dans l'espace mobile. D'autre part, l'existence du système Android et la possibilité que Google lance son propre terminal alimentent les questionnements sur la façon dont les données personnelles seront collectées et utilisées.

Elles soupçonnent le géant de la recherche de vouloir contrôler tous les éléments du marché non pas dans le cadre d'une saine concurrence mais en cherchant à renforcer son leadership en écartant ses adversaires.

Des arguments que l'on retrouve classiquement ( et parfois avec raison ) dans les plaintes contre de très grands groupes comme Microsoft ou Intel lors de procès antitrust. Le mantra " Do no evil " de Google serait-il en train de perdre de son efficacité ?