Saisi par le président du Sénat pour une évaluation prospective de l'impact carbone du déploiement de la 5G, le Haut conseil pour le climat (HCC) estime qu'à l'horizon 2030, la 5G pourrait ajouter 2,7 millions à 6,7 millions de tonnes équivalent CO2 à l'empreinte carbone du numérique.

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Il s'agirait de 1,8 à 4,6 millions de tonnes équivalent CO2 provenant d'émissions importées avec majoritairement la fabrication du matériel à l'étranger, et 0,8 à 2,1 millions de tonnes équivalent CO2 provenant de l'augmentation de l'utilisation d'électricité en France.

Par rapport aux 15 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an actuellement en France pour le numérique et en fonction de l'intensité du déploiement de la 5G, cela représenterait une augmentation de 18 % à 45 % qui est donc significative.

L'empreinte du numérique compte aujourd'hui pour 2 % de l'empreinte carbone totale, avec les trois quarts dus à la fabrication des terminaux, réseaux et centres de données, et seulement un quart pour l'utilisation.

Pour son évaluation quantitative, l'organisme indépendant a planché sur trois scénarios de déploiement et deux de non-déploiement de la 5G.

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Le HCC souligne que les contributions théoriques de la 5G à la transition dite bas-carbone (diminution de la demande en transport, amélioration de l'efficacité énergétique…) " reposent actuellement sur peu d'évaluations quantifiées. " De quoi, battre en brèche un argument des opérateurs.

Le Haut conseil pour le climat recommande notamment d'imposer la maîtrise de l'empreinte carbone aux opérateurs disposant de fréquences 5G, sensibiliser et responsabiliser les usagers, agir sur les émissions importées liées au numérique via l'offre d'équipements.