La 5G n'a toujours pas démarré en France mais les demandes de moratoire se succèdent au fil des mois, demandant d'en savoir plus sur les effets sanitaires et environnementaux avant de lancer les grands déploiements.

Un rapport ayant pour objectif de fournir un avis scientifique documenté sur la 5G vient d'être remis au gouvernement. Plusieurs inspections y ont contribué : inspection générale des finances (IGF), inspection générale des affaires sociales (IGAS), conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) et conseil général de l'économie (CGE) avec un focus sur les enjeux stratégiques et l'impact sanitaire de la nouvelle génération de téléphonie mobile.

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Sur le volet stratégique, le rapport plaide pour un déploiement rapide, la 5G étant vue comme un passage obligé, pas uniquement pour avoir plus de débit au quotidien, même s'il faudra bien adapter les tuyaux à la hausse de consommation de contenus mobiles, mais aussi pour faciliter la gestion des millions de capteurs et objets connectés qui vont nous environner à court terme et développer tout un pan du futur de l'industrie : industrie 4.0 (pilotage des équipements à distance en 5G), voiture autonome...

Et s'il faut aller vite, c'est aussi parce que la France montre déjà des signes de retard, pas uniquement par rapport aux pays pionniers mais aussi face au peloton de pays qui ont démarré les déploiements.

Difficile donc de laisser filer un peu plus le calendrier avec une concertation nationale qui n'a par ailleurs pas été mise en place dans la vingtaine de pays étudiés par le rapport.

Pas d'impact sanitaire majeur

Concernant l'impact sanitaire, les auteurs du rapport s'appuient sur plusieurs études réalisées dans les pays où la 5G est déjà réalité et ne constatent rien d'anormal. Ils reconnaissent que la nouvelle technologie pourrait accroître le nombre de points atypiques, ces zones où les seuils d'exposition sont plus élevés, ce qui demandera à être surveillé (comme c'est déjà le cas actuellement par l'ANFR).

Logiquement, ce sont les effets thermiques d'échauffement des tissus à cause des radiofréquences qui sont évalués ici. Les fréquences plus élevées de la 5G sont porteuses de plus d'énergie mais pénètrent moins dans le corps et dans les habitations tandis que les fréquences basses réexploiteront les fréquences des générations précédentes.

Reste la problématique des effets biologiques avec effet de seuil qui auraient une action potentielle en-deça des niveaux réglementaires et qui font l'objet de diverses études aux conclusions contradictoires. Sur cette question, la vigilance est recommandée, sans que cela soit un frein au déploiement de la 5G.