Les travaux sur la 6G ont déjà commencé tandis que les réseaux 5G s'installent dans le paysage. La nouvelle génération n'arrivera pas avant la fin de la décennie et il reste encore à formaliser les techniques qui constitueront le socle des promesses en matière de débits plus élevés, de latences encore plus faibles et de réseaux toujours plus intelligents capables de s'auto-organiser et de s'adapte aux conditions extérieures.

Si toutes les zones géographiques espèrent peser dans le processus et engranger les brevets qui permettront ensuite une exploitation commerciale et des droits de licence, la Chine semble avoir pris un temps d'avance en matière de recherche.

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6G vs 5G (source : Samsung)

Selon une enquête du cabinet d'études japonais Cyber Creative Institute réalisée en collaboration avec Nikkei Asia, la Chine représenterait 40% des demandes de brevets concernant la 6G.

Les Etats-Unis arriveraient ensuite avec 35,2% des demandes, suivis du Japon (9,9%). L'Europe, qui a peiné avec la mise en place de la 5G, représenterait 8,9% des requêtes et la Corée du Sud 4,2%.

Beaucoup d'intérêts stratégiques divergents

20 000 demandes de brevets autour de neuf domaines de la 6G (intelligence artificielle, informatique quantique, stations-relais, communications...) ont été étudiés pour arriver à cette conclusion.

L'idée sous-jacente est que les pays détenant le plus de brevets auront plus d'influence dans le développement des standards et en retour recevront plus de droits de licence durant les années d'exploitation.

Elle est minorée par le fait que tous les brevets ne se valent pas et que les groupes de travail feront un choix parmi les différentes techniques proposées, ce qui peut là aussi donner lieu à un jeu d'influence.

Toujours est-il que l'enquête révèle que le groupe chinois Huawei fait partie des plus gros demandeurs de brevets avec 12% de l'ensemble des soumissions en 2020. Logiquement, beaucoup sont en lien avec les infrastructures réseau.

Aux Etats-Unis, Qualcomm et Intel ont concentré leurs efforts sur les technologies relatives aux smartphones et aux équipements IT, tandis que le Japon a plutôt visé les techniques d'optimisation des réseaux mobiles.

Il est encore tôt pour dire quel pays tirera son épingle du jeu de la 6G, les premières réunions de synthèse et de standardisation de l'ITU (Union Internationale des Télécoms) n'étant pas attendues avant 2024.

A la traîne jusqu'à la 5G qu'elle a enclenchée plus vite que l'Europe, la Chine devrait logiquement avoir beaucoup plus de poids dans les décisions pour la 6ème génération.

Les Etats-Unis tenteront de maintenir leur omni-présence tandis que le Vieux Continent essaiera sans doute de peser un peu plus après avoir perdu de la visibilité sur la 4G et la 5G.

Source : Nikkei Asia