Le rachat d'Activision Blizzard par Microsoft est au coeur de nombreuses discussions, mais ne fait pas oublier la position délicate de l'éditeur depuis de nombreux mois.

En effet, cela fait des mois qu'Activision Blizzard est au coeur de vives polémiques concernant un nombre important de faits de harcèlement moral, physique et sexuel sur plusieurs employé(e)s. Des faits qui concernent des cadres du groupe, protégés par leur fonction y compris par le PDG Boby Kotick.

microsoft-activision-blizzard

Depuis des mois, nombreux sont les acteurs du secteur à pointer du doigt la situation et appellent Activision Blizzard à agir, et Boby Kotick à démissionner. L'éditeur, devenu le mouton noir du secteur a même été évincé des Game Awards cette année alors que Sony évoquait la possibilité de réviser ses partenariats, indiquant ne pas souhaiter être associé à ce genre de pratiques.

Le Wall Street Journal explique qu'Activision Blizzard aurait licencié plus de 35 employés ces derniers mois et pris des mesures disciplinaires envers 40 membres de son personnel. On a ainsi vu partir plusieurs responsables de projets, mais Activision n'a pas rempli sa promesse d'être plus transparent avec le secteur.

Ainsi, un rapport des actions menées par le groupe pour restaurer un environnement de travail sain devait être publié avant les vacances d'hiver, mais Bobby Kotick l'a retenu, estimant que les résultats mis en avant pouvaient porter davantage préjudice au groupe et dégrader un peu plus les conditions de travail de chacun.

Plusieurs sponsors se sont retirés de l'Overwatch League ces derniers mois en signe de désaveux des pratiques du groupe. LEGO a même annonce annuler la sortie d'un set Overwatch 2 pour éviter de se retrouver mêlé à la polémique.

Helaine Klasky, porte-parole d'Activision a confirmé que 37 personnes avaient quitté l'entreprise ces derniers mois et que 44 avaient fait l'objet de mesures disciplinaires. Elle indique également que la majorité des plaintes déposées par les employés (elles seraient plus de 700) seraient des plaintes mineures, mais qu'elles feraient toutes l'objet d'un suivi.

Le rachat du groupe par Microsoft pourrait ainsi être l'occasion pour Activision-Blizzard de passer à travers la tempête plus facilement.

activision-blizzard

Même si Robert Kotick doit rester PDG de l'entité pendant le processus d'intégration de sa structure, la supervision de Microsoft pourrait imposer la transparence promise un temps. Les salariés d'Activision Blizzard de leur côté entendent maintenir la pression et visent toujours la démission du PDG qui serait directement impliqué dans certains faits de harcèlement sexuel. Il se pourrait ainsi que ce dernier soit poussé vers la sortie une fois le rachat bouclé, une occasion en or qui lui éviterait la démission.

Satya Nadella a d'ailleurs déjà annoncé que Microsoft comptait bien travailler au sein du groupe pour "construire une culture où chacun peut travailler dans les meilleures conditions."

Le rachat d'Activision-Blizzard pourrait ainsi avoir surtout servi l'image du PDG, qui selon plusieurs rumeurs évoquaient un temps le rachat de certains sites de presse spécialisés comme Kotaku ou PC Gamer pour redorer l'image d'Activision-Blizzard.

Selon Boby Kotick, la vente de l'éditeur à Microsoft s'explique par le fait qu'Activision-Blizzard serait soumise à une pression de plus en plus forte de la concurrence et que le groupe ne disposait pas de "pipeline pour les talents". Notons au passage que ce dernier s'est assuré un parachute doré de 390 millions de dollars en cas de départ, l'occasion de s'assurer d'un dernier hold-up tout en évitant de perdre la face.