En début d'année, l'évocation d'une possible menace nucléaire spatiale russe a mis en émoi la classe politique américaine. Elle ne constituerait pas une menace directe mais serait en principe destinée à détruire en une fois des constellations de satellites afin de rendre aveugles et sourds les Etats-Unis en cas de conflit ouvert.

Si cette capacité ne serait pas encore active, et même minimisée par certains politiques, elle a entraîné une réflexion sur les moyens de s'en prémunir, entre la création de constellations très rapidement remplaçables et le développement de composants plus résistants face aux radiations.

Véto russe sur la résolution de l'ONU

Alors que le doute persiste concernant les intentions de la Russie, un indice indirect sur l'existence de cette menace a peut-être émergé avec une décision récente du pays.

Ce 24 avril, la Russie a mis son véto à la prolongation de la résolution de l'ONU qui prévoyait de réinstaurer une interdiction des armes nucléaires spatiales et de destruction de masse pour 50 ans.

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Satellite militaire US de communications

Le refus de valider cette résolution est vu comme une confirmation d'intentions militaires de la part de la Russie et continue de laisser planer le doute sur le développement d'une potentielle arme ASAT (anti-satellite) nucléaire.

De son côté, la Chine s'est abstenue de voter la résolution, apportant un soutien discret à son voisin. Pour faire bonne figure et ne pas apparaître comme des bellicistes, les deux pays ont proposé un amendement qui prévoyait d'interdire les armes de toute nature dans l'espace.

Celui-ci a été refusé car ce type d'interdiction est difficile à contrôler et qu'il ne prend pas en compte les armes ASAT tirés depuis le sol.

On repassera pour le symbole rassurant

Logiquement, les Etats-Unis posent les questions qui fâchent en demandant pourquoi la Russie a refusé de valider la résolution si elle n'a rien à cacher. Le représentant de la Russie a quant à lui souligné que son pays a déjà indiqué ne pas avoir l'intention de déployer un armement nucléaire dans l'espace.

D'autres groupes de travail de l'ONU portant sur la réduction des menaces spatiales n'ont pas donné beaucoup plus de résultats jusqu'à présent. Les Etats-Unis, commentant la décision, indiquent regretter l'opportunité manquée de rebâtir une nécessaire confiance sur le contrôle de l'armement spatial.

Ils rappellent également que le déclenchement d'une explosion nucléaire spatiale aurait de graves répercussions sur la paix mondiale et rendrait l'espace proche inutilisable du fait des débris. A bon entendeur...

Source : Spacenews.com