Les planètes de notre système solaire tournent sur elle-même et autour du soleil de façon à alterner les périodes de lumière et d'obscurité sur l'ensemble de leur surface.

Sur Terre, la vie s'est largement adaptée à ces changements cycliques rapides et les rythmes circadiens modulent une bonne partie de notre activité. Mais il pourrait aussi exister des planètes ayant toujours la même face exposée à leur soleil et l'autre moitié plongée en permanence dans l'obscurité.

Cela peut arriver en cas de rotation synchrone des planètes avec leur étoile, à la manière de la Lune tournant autour de la Terre et montrant toujours la même face. L'existence d'exoplanètes affichant ce mouvement synchrone avec leur étoile était fortement supposé par la théorie et attendu pour un certain nombre de planètes lointaines découvertes ces dernières années mais pas encore appuyé par des données concrètes.

Lumière ou ombre à perpétuité

Une étude parie dans The Astrophysical Journal confirme que la Super Terre LHS 3844b est en déplacement synchrone avec son étoile et présente donc une moitié toujours illuminée et l'autre toujours sombre.

LHS 3844b rotation synchrone

La face sombre de LHS 3844b (vue d'artiste) / credit : NASA / JPL - Caltech

En fait, beaucoup d'explanètes sont soupçonnées de répondre à cette dynamique mais s'il est facile de définir à distance leur mouvement de rotation autour de l'étoile, trouver les informations pour confirmer que leur rotation propre est synchrone avec celle de leur étoile est plus compliqué, d'autant plus si elles disposent d'une atmosphère.

Initialement imaginée comme dépourvue d'atmoshphère, LHS 3844b pourrait finalement en avoir une très fine similaire à celle de la Terre. Elle se situe par ailleurs dans une zone de la Voie lactée où les températures peuvent laisser espérer l'émergence d'une vie extraterrestre.

La vie peut-elle se passer des cycles jour / nuit ?

Mais une vie peut-elle se développer sur une planète ne connaissant pas de cycles jour-nuit ni de saisons (dans le cas de planètes légèrement inclinées, comme la Terre), éléments fondamentaux pour la vie sur Terre et pour laquelle elle a développé des mécanismes d'adaptation ?

La question reste posée mais une autre étude récente soulignait l'intérêt potentiel des zones intermédiaires (terminator zones en anglais) entre la face exposée et la face sombre où pourraient se concentrer des conditions propices à l'émergence d'une vie.

En substance, ces zones pourraient offrir les bonnes plages de température, une exposition modérée aux rayonnements et des conditions permettant de maintenir de l'eau liquide en surface. Presque tout pour faire émerger naturellement de la vie hormis les problématiques cycliques.

Pour en savoir plus, le télescope spatial James Webb sera une nouvelle fois l'instrument privilégié capable de caractériser plus précisément la rotation et l'existence d'une atmosphère sur LHS 3844b afin de poser un cadre de référence dans l'étude de ces exoplanètes synchrones pas si rares qui pourraient constituer des pistes intéressantes dans la quête de vie non terrestre.

Source : Nature