Si la fission nucléaire reste la réaction de référence au coeur des centrales nucléaires dans le monde entier, la prochaine étape sera le passage à la fusion nucléaire qui promet une production d'énergie plus efficace et générant moins de déchets radioactifs.

En utilisant également des isotopes de l'hydrogène pour former de l'hélium, la ressource de départ sera abondante et reproduira la réaction se produisant au coeur des étoiles, avec moins de risques d'emballement en cas de problème.

Encore faut-il maîtriser les différentes étapes de la réaction de fusion, à commencer par son amorce qui demande d'atteindre de très hautes températures pour forcer la répulsion naturelle des atomes et les obliger à s'agréger. Cela peut passer par plusieurs méthodes, du laser concentré au plasma ultra chaud accéléré dans un tore modelé par un champ électromagnétique.

KSTAR monte en température

Le réacteur expérimental coréen KSTAR utilise ce second principe et sert de système de test pour de futures installations industrielles dont le projet ITER en cours de construction à Cadarache sera un précurseur.

JET plasma tokamak

Plasma généré par le réacteur expérimental JET en février 2024

Peu à peu, les essais poussent les expérimentations toujours plus loin et les résultats obtenus en début d'année ont permis d'atteindre de nouveaux records à la fois en température du plasma, qui a été porté à 100 millions de degrés, et en temps, avec un plasma ultra chaud maintenant pendant une durée de 48 secondes, bien au-delà des 30 secondes atteints précédemment.

L'institut coréen d'étude de la fusion (KFE) a indiqué avoir trouvé différents moyens d'optimiser le procédé et de stabiliser le plasma ultra chaud au sein du tokamak. L'objectif ultime reste de pouvoir maintenir un plasma chauffé à 100 millions de degrés durant 300 secondes d'ici 2026, ce qui est considéré comme le point d'inflexion qui permettra de lancer et maintenir une réaction de fusion nucléaire à plus grande échelle.

Des résultats positifs utiles pour ITER

Tous ces travaux sont importants pour la mise au point et les réglages du réacteur ITER qui offrira des capacités encore supérieures et servira de modèle pour de futures centrales à fusion.

Avec l'essor de l'intelligence artificielle et la fin des énergies fossiles pour lesquelles il faudra trouver des alternatives, la piste du nucléaire, qu'il soit à fission ou plus tard à fusion, est de plus en plus étudiée, avec l'intention d'autoriser des réacteurs nucléaires miniaturisés (ou SMR) sur certains sites industriels.

Les Etats-Unis réfléchissent à autoriser les centres de données spécialisés en IA à utiliser de tels SMR alors que leur grande consommation d'électricité (et d'autres ressources) commence déjà à faire l'objet de critiques.

Source : CNN