De plus en plus, les groupes tentent l'expérience de la conception en interne des composants électroniques dont ils ont besoin. Cela permet de créer des puces et éléments spécifiquement taillés pour leurs infrastructures avec des caractéristiques optimisées en ce sens.

Google propose ainsi plusieurs générations de composants TPU (Tensor Processing Unit) dédiés au machine learning au sein de Google Cloud mais la firme vient de se trouver une autre passion : la conception d'un premier processeur ARM.

Baptisées Axion, ces puces sont pensées pour un usage en datacenter et sont déjà à l'oeuvre au coeur de plusieurs services Google (Youtube Ads, Google Earth...) où elles jouent de leur bon mix entre performances et efficacité énergétique.

Google met son infrastructure cloud au service de l'écosystème ARM

Les processeurs ARM Axion vont désormais être proposés également aux clients de l'infrastructure Google Cloud pour porter leurs projets. Leur développement tire parti des efforts de Google en matière de conception de composants électroniques depuis 2015, qui va des TPU aux processeurs mobiles Tensor des smartphones Pixel.

Google Axion CPU ARM

Processeur ARM Google Axion

Google est parti du constat que tandis que les accélérateurs GPU progressent rapidement mais restent limités dans le type de tâches qu'ils peuvent accomplir, les processeurs (CPU), plus polyvalents, n'ont pas autant évolué et finissent par constituer un facteur limitant des infrastructures.

D'où la nécessité pour Google de concevoir ses propres solutions utilisant les meilleurs coeurs CPU disponibles pour fournir un gain de performance annoncé de 30% par rapport aux solutions ARM du moment, et jusqu'à 50% par rapport aux processeurs x86, sans compter une efficacité énergétique améliorée de 60% par rapport à ces derniers.

Une conception spéciale pour optimise le fonctionnement du CPU

Les coeurs en question à bord du processeur Axion sont de type Neoverse V2 et sont de puissants coeurs pour datacenters mais proposés de façon standard par ARM.

La différence se joue au niveau du système de microcontrôleurs Titanium (à base de puces Titan) se chargeant des opérations de réseau et de sécurité tandis que la solution Hyperdisk s'occupe de la gestion I/O.

Autant de tâches que le CPU Axion n'a pas à gérer directement et qui ne risquent pas de l'emboliser et de le ralentir. Ces atouts, jusqu'à présent réservés aux besoins de Google, seront désormais ouverts aux clients de Google Cloud en profitant du souci d'interopérabilité et de compatibilité pensés dès la conception de manière à faciliter l'exploitation de charges de travail ARM au sein de l'infrastructure cloud.

Le travail sera donc minimal pour adapter et faire migrer les applications ARM vers Google Cloud lorsque le tout sera disponible plus tard dans l'année. Il y a dans cette annonce sans doute un besoin de ne pas se laisser distancer par Microsoft, autre immense fournisseur d'infrastructure cloud / IA et qui a annoncé il y a quelques mois son propre processeur ARM Cobalt pour ses services Cloud Azure tandis qu'Amazon mise sur ses processeurs Graviton3 pour son infrastructure cloud AWS.

Chaque grand acteur du cloud peut donc s'appuyer sur une solution maison et ne pas dépendre entièrement d'un fournisseur qu'un concurrent pourrait faire en sorte d'assécher. Reste à disposer des ressources pour la production...