L'évocation en début d'année d'une menace russe potentielle venue de l'espace qui pourrait prendre la forme de bombes nucléaires capables de détruire des constellations entières de satellites de communication, d'observation et militaires est prise au sérieux par le gouvernement américain.

Même si cette capacité russe n'est pas encore démontrée ni opérationnelle, elle est prise en ligne de compte alors que les armées du monde entier s'intéressent à ce nouveau champ de bataille que pourrait devenir l'espace où des satellites pourraient s'affronter directement et venir en soutien à des opérations terrestres.

Des satellites à l'unité aux constellations

Si des armes ASAT (anti-satellites) ont été testées ces dernières décennies avec l'objectif de neutraliser des satellites ponctuels, l'émergence de constellations de petits satellites nombreux et facilement remplaçables change la donne et conduit à chercher des moyens de les éradiquer en une fois.

L'utilisation d'une arme nucléaire déclenchée dans l'espace terrestre proche pourrait vider une zone de ses satellites, les plus proches de l'explosion étant détruits tandis que ceux plus éloignés seraient impactés par les radiations et rendus inactifs.

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Face à ce scénario, les Etats-Unis cherchent des solutions. La doctrine militaire américaine est en train d'évoluer pour privilégier de petits satellites très vite remplaçables à de gros engins complexes, onéreux et trop facilement inactivables mais elle ne s'arrête pas là.

Faut-il rendre les composants électroniques spatiaux résistants aux EMP ?

Le site SpaceNews rapporte que la sous-secrétaire à la défense pour la recherche et l'ingénierie Heidi Shyu appelle l'industrie aérospatiale à renforcer la protection des composants électroniques contre les radiations ionisantes et les signaux pulsés offensifs de manière à "assurer la sécurité et la résilience de nos systèmes satellite en orbite".

Les équipements spatiaux sont en principe déjà conçus pour résister aux rayonnements spatiaux et il s'agirait donc de renforcer cet aspect pour maintenir leur fonctionnement même en cas d'attaque nucléaire et/ou EMP (Electromagnetic Pulse, IEM ou impulsion électromagnétique en français).

Entre la redondance des satellites et une résistance aux radiations, il serait ainsi possible de maintenir suffisamment de satellites en activité après un événement de ce type pour maintenir au moins une partie des capacités le temps de remplacer les satellies perdus.

Ce n'est pas le seul axe imaginé pour rendre les constellations de satellites plus résistantes. D'autres technologies sont étudiées comme l'utilisation d'orbites spécifiques, la redondance des systèmes de communication ou les progrès en matière de techniques de propulsion spatiale et pourraient redéfinir les stratégies spatiales, défensives comme offensives ou de riposte.

Source : Spacenews