Pour la firme SpaceX, le développement de la fusée spatiale Starship doit ouvrir l'accès à l'espace lointain et servir de support aux futures missions de colonisation d'autres mondes, de la Lune à Mars.

Après déjà trois vols d'essai, le projet a bien progressé et gagne un peu plus en maturité à chaque tentative, sans parvenir encore à boucler la totalité des objectifs fixés.

Fidèle à sa stratégie de l'essai / erreur, Elon Musk veut aller vite et multiplier les tentatives pour corriger les défauts et affiner les techniques, ce qui n'est pas simple dans le contexte actuel d'une validation de la FAA (Federal Aviation Administration) requise pour chaque vol.

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En attendant que le cadre change, avec par exemple une autorisation valide pour une série de vols, SpaceX espère pouvoir tenter le quatrième vol de Starship, ou Flight 4, dès le début du mois de mai.

Quand Mechazilla enlacera Super Heavy

Ce dernier sera de nouveau l'occasion d'affiner les techniques existantes et d'en essayer de nouvelles. SpaceX va donc de nouveauté tenter de placer Starship en orbite puis d'assurer son retour dans l'atmosphère et de le faire amerrir.

Lors de la troisième tentative, cette opération s'est soldée par un échec, l'engin spatial s'étant désintégré durant la descente. Un autre élément manqué du troisième essai sera retenté : la récupération du booster lourd Super Heavy via une plate-forme en mer dotée d'une "tour virtuelle" reproduisant celle à terre.

Cette tour utilisera le système Mechazilla de SpaceX, deux grands bras métalliques capables de se refermer le booster juste avant son atterrissage, ce qui évite d'avoir à le poser sur des pieds, comme le fait le premier étage du lanceur Falcon 9 à son retour.

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Si l'opération réussit, Elon Musk a indiqué qu'une tentative de retour sur la terre ferme de Super Heavy sera à l'ordre du jour de la mission suivante Flight 5. Attraper le booster avec Mechazilla nécessitera une grande précision mais le milliardaire estime les chances de succès "de 80 à 90%".

Le retour sur la terre ferme de Starship demandera plus d'essais, indique le site Spacenews.com. Il faudra au moins deux amerrissages réussis avant d'envisager un retour direct à Starbase, le pas de tir de Boca Chica (Texas).

Le risque reste bien sûr que le vaisseau spatial se désintègre avant d'arriver au sol et ne se transforme en une dangereuse pluie de débris. Cette opération ne pourra sans doute être tentée que l'an prochain, quand le projet en sera au stade de la réutilisation du vaisseau.

Starship 1, 2, 3...

Dans le même temps, la production des vaisseaux Starship va s'accélérerer permettre un plus grand nombre de tirs d'essai. SpaceX évoquait plus tôt dans l'année la possibilité de réaliser 6 à 9 tentatives en 2024 et l'objectif serait de disposer d'une dizaine de prototypes cette année, et beaucoup plus l'an prochain, à mesure que le savoir-faire s'affine.

SpaceX veut installer un deuxième pas de tir pour Starship à Boca Chica et prévoit de réaliser au moins un décollage cette année depuis Cape Canaveral. La Starbase deviendrait le centre de recherche et de tests tandis que Cape Canaveral deviendrait le site opérationnel.

Starship

L'homme d'affaires est revenu sur le développement de Starship 2, la prochaine génération du vaisseau spatial qui profitera de moteurs optimisés offrant une poussée bien plus importante, ce qui en retour permettra d'embarquer une charge utile plus massive, estimée à plus de 100 tonnes.

Plus tard, une fusée Starship 3, plus grande de 25 mètres que Starship 2, sera capable d'envoyer en une fois en orbite 200 tonnes de charge utile...tout en coûtant beaucoup moins cher par vol que le lanceur de SpaceX, Falcon 1, grâce à la capacité de réutilisation de l'engin spatial, qui serait donc le secret des économies sur le coût des missions spatiales. Mais rien n'est encore annoncé concernant la date de sa mise en service.

Source : Spacenews.com