Adobe logo Les spécificités intrinsèques du format de fichier Portable Document Format qui incombent à son statut de format ouvert ne semblent pas concerner l'ensemble des sociétés qui désirent l'exploiter et en particulier la firme de Redmond qui souhaitait l'intégrer en natif dans sa future suite bureautique prévue pour janvier prochain, Office 2007.

Si finalement, le leader mondial du logiciel a dû se résoudre à abandonner cette idée en proposant comme solution de repli, un logiciel tiers, le propriétaire du PDF, en l'occurrence Adobe, tente de défendre son point de vue sur ce litige supposé.


La parole est à Adobe
Adobe qui pour rappel demandait des compensations financières pour l'exploitation de son format par Microsoft, chose que ce dernier a toujours refusé, vient de faire paraître un communiqué dont voici la teneur :

" En raison de récents articles de presse qui ont spéculé à propos d'un conflit entre Adobe et Microsoft, Adobe fournit la réponse suivante :

Microsoft a été un partenaire important d' Adobe. Adobe est l'un des plus grands éditeurs de logiciels fonctionnant sous Windows et nous partageons des millions de clients à travers le monde. Alors que nous n'avons pas publiquement communiqué sur nos discussions avec nos clients, partenaires et concurrents, Microsoft a récemment pris la décision de partager avec la presse le fait que des négociations étaient en cours. Ils nous paraît donc désormais essentiel d'apporter des clarifications et des mises au point.

Adobe a été en pourparlers avec Microsoft et nous leurs avons fait état de nos craintes quant aux caractéristiques et fonctionnalités du futur système d'exploitation Windows Vista et Microsoft Office. Alors que la majorité de la presse a mis l'accent sur nos points de désaccords portant sur PDF et XPS ( technologie concurrente du PDF ) dans MS Office et Vista, le véritable débat concerne la protection des standards ouverts.

Adobe s'est engagé à ouvrir les standards. Adobe publie toutes les spécifications du PDF et le rend utilisable gratuitement, sans restrictions, sans royalties, pour quiconque souhaite l'utiliser. Parce que nous ouvrons notre format, ce dernier est devenu de facto un standard utilisé par des centaines d'éditeurs de logiciels à travers le monde. Aucune autre spécification n'est employée sur autant de plates-formes, systèmes d'exploitation et applications que le PDF. PDF est incorporé dans nombre de standards ISO et Adobe encourage les développeurs, les fournisseurs indépendants de logiciels et les éditeurs à l'utiliser. Alors que les spécifications sont disponibles au public, les clients sont en droit d'exiger qu' Adobe assure que ce format ne soit pas fragmenté et que des implémentations concurrentielles du PDF ne viennent pas altérer la fiabilité de visualisation et d'impression des documents PDF sur toutes les plates-formes et navigateurs.

Par sa position de monopole, Microsoft a déjà affaibli des technologies utilisées à travers diverses plates-formes et entrave l'innovation lorsqu'elle menace ses monopoles. L'approche de Microsoft a été d'adopter et étendre des standards qui ne viennent pas d'eux. Les inquiétudes d' Adobe sont que Microsoft va fragmenter et potentiellement dégrader les standards mis en place dont le PDF afin d'utiliser sa position de monopole pour promouvoir ses propres alternatives comme le XPS. Sur le long terme, l'impact de ce genre de comportement est que les consommateurs auront un choix restreint.

Adobe n'a eu aucune intention d'entamer des démarches judiciaires à l'encontre de Microsoft. Ce n'était que des spéculations.

Adobe se réjouit de l'innovation et de la concurrence. Nous sommes confiants en nos capacités dans ces domaines. Dans nos discussions avec Microsoft, notre objectif a été de maintenir un climat juste équitable dans l'industrie du logiciel. Toute preuve du contraire est infondée. "

Des déclarations tout de même un peu étranges de la part d' Adobe qui dans un premier temps semble s'offusquer du traitement qui lui a été réservé par la presse mais au bout du compte, Adobe ne fait que reprendre ce qui a justement déjà été relayé par les médias et n'apporte finalement pas de nouvelles explications à son veto. Le seul véritable point d'éclaircissement reste le fait que Adobe n'envisage pas ( ou plus ' ) d'action judiciaire ce qu'avait pourtant laissé entendre Microsoft.

Le PDF reste un format ouvert mais pas pour Microsoft de peur qu'il ne le dégrade.