L'Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle communique sur une étude intitulée " L'Audience des sites Internet dédiés à la contrefaçon audiovisuelle ". Elle a été réalisée en collaboration avec l'institut Médiamétrie et la société TMG. Cette dernière est connue pour avoir été choisie par les ayants droit - dont l'ALPA - afin de repérer les adresses IP d'internautes sur les réseaux P2P dans le cadre de la réponse graduée de l'Hadopi.

Mais l'étude - qui nous a été transmise par l'ALPA - ne s'intéresse pas uniquement au P2P illégal et brasse aussi le streaming et le téléchargement direct illicites via l'analyse de l'audience et du trafic en France de 281 sites dits " dédiés à la contrefaçon audiovisuelle et cinématographique " ( hors terminaux mobiles ). Il est précisé que YouTube, Dailymotion et Usenet sont exclus du cadre de l'étude.

En tant que support pour du piratage, ces trois protocoles ont enregistré une baisse entre 2011 et 2013, même si au cours de cette période il y a eu des fluctuations. Pour le P2P, le nombre de mises à disposition d'un Top 10 de films parmi les plus piratés est passé de 5,71 millions en janvier 2011 à 1,54 million en décembre 2013.

ALPA-etude-P2P
Pour le téléchargement direct, le nombre d'individus ayant réalisé au moins un téléchargement illégal est passé de 3,68 millions à 3,47 millions sur la même période.

ALPA-etude-DDL
Quant au streaming illégal, le nombre de vidéos vues a baissé de manière spectaculaire, soit de 43 millions en juillet 2011 à 14 millions en décembre 2013.

ALPA-etude-streaming
Sans véritable surprise, il y a une évolution dans la répartition des usages par protocole. Depuis 2009, le P2P a chuté tandis que le streaming a beaucoup progressé pour se retrouver en tête devant le téléchargement direct. Ces trois protocoles comptent presque chacun pour un tiers des usages.

ALPA-etude-1   ALPA-etude-2  

Mais ce que l'ALPA retient est qu'en 2013, " près d'un internaute sur trois consulte au moins une fois par mois des sites dédiés à la contrefaçon audiovisuelle " et que les chiffres " éclairent d'une lumière crue l'importance du téléchargement illicite en France. "

" Ces pratiques, qui n'intègrent pourtant pas l'utilisation des téléphones mobiles et des tablettes […], mettent en péril l'ensemble du financement de la création audiovisuelle ", écrit l'ALPA.

Indépendamment du protocole en jeu, l'étude indique que le nombre d'individus consultant chaque mois au moins un site dédié à la contrefaçon audiovisuelle est passé de 11,4 millions en 2009 à 13,2 millions en 2013. Une évolution qu'il faut cependant remettre dans le contexte de l'évolution du nombre d'internautes.