Après l'amende de 2,42 milliards d'euros en juin 2017 pour abus de position dominante avec son comparateur de prix Google Shopping, la Commission européenne établit un nouveau record en infligeant une amende de 4,34 milliards d'euros à Google.

Cette fois-ci, il s'agit de l'affaire d'abus de position dominante avec le système d'exploitation mobile Android. L'exécutif européen avait formulé ses griefs en avril 2016 et reproche à Google " d'imposer des restrictions illégales aux fabricants d'appareils Android et opérateurs de réseaux mobiles, dans le but de consolider sa position dominante sur le marché de la recherche en ligne. "

Google a fait appel de son amende de 2,42 milliards d'euros et annonce - sans surprise - son intention de faire appel de la nouvelle sanction européenne concernant Android.

Dans un billet de blog, Sundar Pichai, le patron de Google, écrit " l'innovation rapide, le large choix et la baisse des prix sont des marqueurs classiques d'une concurrence robuste et Android les a tous rendus possibles. La décision d'aujourd'hui rejette le modèle d'affaires soutenant Android qui a créé davantage de choix pour tout le monde, pas moins. "

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La Commission européenne prévient Google de mettre fin à ses pratiques jugées illégales avec Android dans les 90 jours, sous peine d'astreintes allant jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires journalier et mondial de sa maison-mère Alphabet.

Commissaire européenne en charge de la concurrence, Margrethe Vestager déclare que " Google utilise Android comme un véhicule pour consolider la position dominante de son moteur de recherche. Ces pratiques ont privé ses concurrents de la possibilité d'innover et de lui livrer concurrence par leurs mérites. Elles ont privé les consommateurs européens des avantages d'une concurrence effective sur le marché important des appareils mobiles. "

Les accusations portent sur l'obligation pour les fabricants de préinstaller l'application Google Search et le navigateur Google Chrome comme condition à l'octroi d'une licence Google Play (pour les applications du Google Play Store), des incitations financières aux fabricants et opérateurs mobiles pour la préinstallation exclusive de l'application Google Search, ainsi qu'un accord engageant un fabricant (qui veut préinstaller des applications Google) à ne pas vendre des appareils avec des forks d'Android.

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Avec de tels agissements, la Commission européenne considère essentiellement que Google fait en sorte que le trafic sur les appareils Android soit dirigé vers son moteur de recherche. Près de 80 % des smartphones utilisés en Europe et dans le monde sont sous Android.