C'est l'un des rapports attendus pour valider ou non le déploiement rapide de la 5G en France et l'un des motifs qui ont incité certaines municipalités à imposer un moratoire freinant l'installation de nouvelles antennes.

L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) rend publiques ses conclusions sur l'effet de la 5G sur la santé après évaluation des études disponibles à ce jour. Elle note d'abord l'importance de la nouvelle technologie mobile pour désengorger les réseaux 4G et pour ses implications économiques et fournit un avis sur les différentes fréquences utilisées.

5g

Bandes 700 MHz et 2,1 GHz

Ces fréquences ont déjà été largement utilisées avec les réseaux 2G à 4G et les études les concernant sont nombreuses et désormais bien documentées. L'agence estime toujours qu'il n'y a "pas de preuve d'effet sanitaire " pour ces bandes même si les recherches concernant des effets de long cours (cancer, altération du fonctionnement cérébral, fertilité) sont toujours en cours.

Bande 3,5 GHz

L'Anses note la nouveauté de cette bande et observe que l'exposition actuelle, avec un réseau 5G peu développé, n'est "pas représentative de ce qu'elle sera dans le futur".

Elle a donc mené des investigations supplémentaires pour vérifier si son utilisation présentait un risque. Sur la question des effets sanitaires, il n'a pas été possible de réaliser des extrapolations poussées à partir de données de fréquences différentes.

Pour ce qui est de l'exposition, les données de l'ANFR et d'études à l'étranger "ne laissent pas présager, en l'état des connaissances, d'augmentation importante de l'exposition de la population".

L'Anses considère cependant "comme peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquence autour de 3,5 GHz constitue à l'heure actuelle de nouveaux risques pour la santé".

Bande 26 GHz

L'utilisation de la bande millimétrique 26 GHz interviendra dans un second temps dans le déploiement de la 5G (vers 2023 en France) et "aucune donnée d'exposition n'est aujourd'hui connue", note l'Anses.

Très énergétique, cette gamme de fréquences est aussi de faible portée et de très faible pénétration (1 mm environ).

L'extrapolation est donc de rigueur et l'agence a reporté son intérêt sur un spectre plus large de 18 à 100 GHz  présentant une profondeur de pénétration similaire et en cherchant dans les études disponibles les effets potentiels sur la peau, l'oeil, les membranes, le système nerveux central et les cellules de divers tissus.

Sans pouvoir aller très loin dans les affirmations, elle note que "les simulations disponibles laissent présager des niveaux d'exposition faibles". Elle ne se prononce donc pas vraiment pour cette bande concernant l'existence d'effets sanitaires ou non.

Elle conclut logiquement que des études supplémentaires sont nécessaires, particulièrement pour les bandes millimétriques, tout en restant vigilant sur l'effet potentiel des bandes plus basses à mesure que leurs usages augmenteront dans la population et que les niveaux d'exposition augmenteront avec l'accroissement du nombre d'antennes.

L'Anses met en consultation publique son rapport jusqu'au 1er juin 2021 afin de recueillir les commentaires des parties intéressées. Le rapport final, prenant en compte les remarques, sera diffusé ensuite.