Parmi les nombreuses plaintes pour violations de brevets sur des technologies mobiles ouvertes ces derniers mois, l'une des plus intéressantes sera sûrement celle opposant Nokia à Apple, deux poids lourds du secteur, et dont les enjeux stratégiques et financiers sont immenses.

Pour rappel, Nokia a attaqué Apple en octobre 2009, dans les jours qui ont suivi la présentation d'un bilan financier trimestriel mitigé et montrant le retard du géant finlandais sur les smartphones haut de gamme, et a poursuivi son action en déposant un dossier début 2010 auprès de l' ITC ( International Trade Commission ) en vue d'interdire la distribution des produits mobiles Apple sur le sol américain.

Le groupe de Cupertino a répliqué en janvier 2010 en déposant à son tour une réclamation auprès de l' ITC et les deux revendications ont été jugées recevables, ouvrant donc la voie à des investigations. Cette semaine, Apple va plaider sa cause devant l' ITC mais elle ne viendra pas seule.


Les meilleurs juristes pour des affaires très complexes
Le groupe a en effet recruté nombre de juristes ayant travaillé sur des affaires impliquant des multinationales et spécialisés dans les cas de propriété intellectuelle, dont certains ont déjà travaillé pour Apple. Si la plupart travaillent dans le cadre d'un contrat externe, certains ont même été directement embauchés, comme Norren Krall,  ayant travaillé chez Sun Microsystems et IBM, pour superviser les stratégies touchant à la propriété intellectuelle.

C'est qu'il s'agit ici d'une opposition entre deux groupes très puissants et dont les enjeux ne portent pas seulement sur la simple obligation de prendre une licence pour telle ou telle technologie. Par ailleurs, ce ne sera pour Apple qu'un premier échauffement alors que d'autres réclamations ont été formulées par HTC et Motorola contre Apple, qui devra également plaider son cas dans ces affaires.

En cause, c'est une lutte d'influence sur les technologies mobiles mais surtout les plates-formes mobiles ( et Android est particulièrement visé ) qui se joue entre les grands fabricants et éditeurs pour le contrôle du marché mobile et l'assurance d'importantes retombées.

Malgré tout, la plupart des observateurs estiment que les différentes affaires devraient finalement se régler à l'amiable. Rester sur ses positions et aller plus loin dans les plaintes peut coûter extrêmement cher, comme vient de le montrer le procès entre Oracle et SAP qui va coûter au second plus de 1 milliard de dollars, sans compter la publicité négative qui risque d'affecter son activité pendant des années.

Source : Bloomberg