Le procès ouvert entre Epic et Apple amène divers témoignages à charge contre Apple. Après Microsoft qui évoquait la vente à perte de ses consoles Xbox, c'est Alex Russel, ingénieur de Google qui évoque la façon dont Apple ralentit le Web pour servir ses propres intérêts.

Alors que toute la défense d'Apple se base sur la démonstration que son écosystème logiciel est bien moins fermé et opaque qu'Epic ne le prétend, le témoignage de Google se veut particulièrement cinglant pour la marque.

Alex Russel explique ainsi que Webkit, le moteur imposé par Apple pour tous les navigateurs qui souhaiteraient fonctionner sur son environnement iOS est "exceptionnellement faible en puissance" face aux alternatives sous Android.

safari-big-sur

Apple repousserait ainsi "constamment" l'ajout de nouvelles fonctionnalités importantes dans Webkit, qui permettraient pourtant de débloquer de nouvelles expériences sur le Web. Selon Russel, ce bridage ne vise qu'une chose : s'assurer que le Web et les WebApps ne se présentent comme des alternatives crédibles aux propres outils proposés dans l'App Store.

L'exemple de Stadia est ainsi évoqué, tout comme les autres services de Cloud Gaming qui sont refusés systématiquement par Apple. Pour éviter que les versions Web ne se présentent comme une alternative, Apple a simplement retardé l'intégration d'API essentielles dans Webkit, notamment celles affairant à la prise en charge des manettes de jeu.

Alex Russel pose alors une question : La révolution du streaming de jeux ne serait-elle pas arrivée plus tôt si Apple n'avait pas verrouillé la situation jusqu'au dernier moment ? Les services comme GeForce Now, Luna, Stadia ou xCloud auraient pu naitre et se développer plusieurs années en arrière si Apple avait véritablement proposé un environnement ouvert, la force de son parc d'utilisateur aurait alors naturellement boosté les usages et donné une chance à de nouvelles technologies.