L'accord d'itinérance signé entre Orange et Free Mobile actif depuis 2012 a pu permettre au quatrième opérateur de se faire rapidement une place sur le marché mobile français mais il est temps que le système revienne à la normale, à savoir chacun son réseau en zones denses et des installations mutualisées dans les régions moins denses.

Pour éviter que l'accord d'itinérance ne se transforme en "drogue de substitution", Sébastien Soriano, nouveau président de l'Arcep, indique au Figaro qu'il veut organiser le "sevrage" rapidement et avec l'aide des nouvelles armes apportées par la loi Macron qui a sauté l'étape de la validation du texte par les députés grâce à la magie de l'article 49.3 de la Constitution mais doit encore examiné par le Sénat.

L'Autorité de la Concurrence avait émis un avis indiquant que l'accord devrait logiquement être stoppé d'ici 2018 avec des interruptions locales pouvant être programmées dès 2016. L'Arcep devrait logiquement prendre les choses en main et préparer un calendrier cohérent.

Mais ce n'est pas le seul dossier sur lequel elle est attendue. Le cas de l'accord de mutualisation des infrastructures entre Bouygues Telecom et SFR Numericable pourrait aussi donner lieu à une intervention de l'Arcep.

Antennes-4g  Sébastien Soriano indique par ailleurs ne pas avoir d'a priori sur le nombre d'acteurs sur le marché, de quatre opérateurs actuellement mais que beaucoup voudraient voir redescendre à trois. Il met cependant en garde contre le risque de duopole dont "tous les exemples à travers le monde montrent que c'est la pire situation pour l'investissement et les prix".

Sébastien Soriano n'est pas tendre avec la politique d'Arnaud Montebourg, dont l'hostilité envers l'Arcep était selon lui "en contradiction avec l'objectif de redressement industriel du gouvernement" et qui a conduit à réduire ses moyens.

Le nouveau président de l'Arcep espère donc obtenir les moyens nécessaires du gouvernement pour remplir les missions qui lui sont confiées, en accord avec les nouvelles dispositions inscrites dans la loi Macron.

D'autant que s'annonce le gros dossier de l'attribution des fréquences de la bande 700 MHz, que le gouvernement veut voir rapidement traité : "sinon, faute de moyens, nous risquons de fragiliser des dossiers ou de prendre six mois de retard", insiste, presque malicieusement, le président de l'Arcep. A bon entendeur...

Source : Le Figaro