Entre Orange et l'Arcep, les relations sont quelque peu tendues depuis plusieurs mois. Le premier se plaignait du "harcèlement" et de la "suspicion permanente" du second à la suite de l'ouverture de plusieurs enquêtes quand le régulateur assurait ne faire que son travail et utiliser son nouveau pouvoir de sanction.

Après une période de calme, le président de l'Arcep, Sébastien Soriano, est revenu à la charge dans un entretien aux Echos en soulignant qu'Orange est "tout puissant" sur le marché télécom d'entreprise (60% de part de marché, et 20% pour SFR) et en promettant "un suivi beaucoup plus fin des offres d'Orange" sur les solutions fibre destinées aux professionnels.

fibre-optique

Une nouvelle mise en demeure d'Orange sur la question du prix de certaines options de ses forfaits pourrait d'ailleurs remettre de l'huile sur le feu, alors que Kosc, l'opérateur télécom d'entreprise voulu par le gouvernement comme une alternative, n'est toujours pas sorti d'affaire, tandis que les opérateurs Bouygues Telecom et Free ont réalisé des acquisitions sur ce segment mais vont avoir du mal à bouger seuls les lignes (et les prix) du marché.

A noter que la SNCF pourrait aussi entrer sur le marché en révalorisant le réseau fibre de 20 000 km reliant ses gares via des offres destinées aux entreprises.

Orange ne voit pas les mêmes chiffres

La sévérité de l'Arcep envers Orange tient aussi au fait que les PME, contrairement au grand public, sont encore peu reliées à la fibre, comme le rappelait un récent rapport du Sénat, et que les prix élevés qu'imposerait l'opérateur historique ne facilitent pas une amélioration de la situation.

Mais Orange a rapidement organisé sa riposte à la suite des déclarations de Sébastien Soriano en contestant les chiffres et notamment l'affirmation des 60% de part de marché.

Il réfute également l'image d'un marché ne présentant pas de concurrence active, en dépit du cas problématique de Kosc, et ne suit pas l'Arcep dans son projet d'augmenter les tarifs de dégroupage du cuivre pour inciter les clients à migrer la fibre, afin de stopper une "rente du cuivre" qui relèverait du fantasme, selon Orange.

Source : Les Echos