Quand un utilisateur souhaite juger de la performance de sa connexion à Internet, il lance un test de débit parmi les nombreux qui existent sur le marché. On peut ainsi citer SpeedTest, nPerf, Fast.com parmi la foule de dispositifs mis à disposition des utilisateurs...

Une situation qui inquiète désormais l'ARCEP qui souhaite s'emparer du dossier, indiquant que "L’état de l’art n’est pas satisfaisant, les consommateurs ne sont bien pas éclairés. Les informations brutes ainsi obtenues peuvent les induire en erreur ", faisant ainsi référence aux données récoltées parfois au profit des opérateurs qui mettent en avant des données incomplètes et à leur avantage. "Aujourd'hui, il n'existe pas d'outil suffisamment robuste pour que nous puissions conclure à leur fiabilité." ajoute Sebastien Soriano, président de l'Arcep.

Certains tests se contentent ainsi d'affiche la vitesse maximale atteinte en pic, d'autre se limitent à la moyenne, certains tests sont menés en mono thread, d'autres en multi thread, les serveurs sur lesquels sont lancés les mesures ne sont pas forcément idéalement localisés ni même au sein du même opérateur... La conséquence est des résultats qui varient grandement d'un outil à l'autre, et des données qui restent vagues et difficilement interprétables pour la majorité des utilisateurs.

Arcep-logo

Ces données mêmes incomplètes ou faussées sont régulièrement reprises par les opérateurs pour justifier de la performance de leur réseau. Certains n'hésitent pas ainsi à se revendiquer en pôle position des débits sur tel ou tel outil dans leurs campagnes promotionnelles...

L'ARCEP a donc mis en place un nouveau code de conduite et défini un ensemble de règles permettant de tester de façon précise et réelle la qualité des accès à Internet. "Ce que l’on veut, c’est que les fournisseurs d’accès à internet développent des API pour leur box, afin que les outils de mesure aient accès à un certain nombre d’informations sur la nature de l’accès de l'utilisateur".

L'harmonisation de la qualité des tests pourrait prendre plusieurs mois et l'idée a déjà fait son chemin auprès du Berec, le régulateur européen des télécoms qui pourrait entrainer les opérateurs d'Europe à développer un outil commun de mesure.