À la tête de la direction des lanceurs de l'Agence spatiale européenne (ESA), Daniel Neuenschwander a douché les espoirs pour le vol inaugural de la fusée Ariane 6 qui était initialement prévu d'ici la fin de cette année 2020.

La crise sanitaire du coronavirus Covid-19 a sévi et a par exemple interrompu l'avancée du chantier pour le pas de tir d'Ariane 6 au Centre spatial guyanais à Kourou, sans compter un impact pour d'autres sites en lien avec le développement du futur nouveau lanceur européen.

À l'AFP, Daniel Neuenschwander a récemment déclaré : " Nous savons aujourd'hui avec certitude que le lancement ne se fera pas en 2020. " Alors que les activités ont repris comme à Kourou, le retard pris n'a pas été précisé à ce stade. Aucune date avancée pour 2021.

L'annonce de ce retard pour le vol inaugural d'Ariane 6 intervient tandis que SpaceX est sous le feu des projecteurs avec le déroulement de la mission Crew Dragon Demo-2. Avant le retour sur Terre de la capsule spatiale avec ses deux astronautes américains ayant séjourné dans la Station spatiale internationale, c'est un succès qui s'annonce pour ce premier vol habité sous l'égide d'une société privée.

Sans parler des vols habités, SpaceX s'impose déjà comme un concurrent de poids pour Arianespace. Son PDG a déclaré sur Franceinfo : " Le principal client de SpaceX est l'État américain. Nous, nous allons arriver avec une nouvelle fusée, Ariane 6, en 2020. Nous n'aurons pas exactement le même modèle économique. Il va falloir que nous soyons très compétitifs sur le marché, car nous ne pouvons pas nous appuyer sur la même manne institutionnelle. "

Reste que Stéphane Israël rêve aussi de vol habité avec Ariane 6. " Le jour où Thomas Pesquet pourra décoller de la Guyane à bord d'une Ariane 6, il se passera quelque chose en Europe. Rien n'est impossible. Le programme spatial habité américain est reparti en 2012. Huit ans après, il y a eu ce vol habité SpaceX. Si l'Europe faisait le même choix, d'ici la fin de la décennie, ce serait possible. "