SFAM assure l’objet…
Face au prix toujours plus élevé du quotidien, l’assurance affinitaire devrait être l’un des marchés porteurs, en France et dans le monde, l’an prochain. Les extensions de garantie, proposées à chaque fois, quasiment, que l’on achète un bien ou un service, deviennent petit à petit la norme. Dans le secteur des smartphones et autres outils informatiques surtout. Toujours plus onéreux — et fragiles —, ces appareils sont également toujours plus indispensables, dans l’entreprise par exemple, et il n’est plus rare de vouloir les assurer pour faire face à d’éventuelles déconvenues. 

« L’assurance pour smartphone est devenue un service incontournable répondant aux utilisateurs connectés pour qui le mobile fait office de téléphone, d’ordinateur, d’agenda et même de moyen de paiement dématérialisé », avance ainsi SFAM, leader tricolore de l’assurance affinitaire, qui a vu son chiffre d’affaires grimper de 2 400 % en 5 ans. Ce secteur, d’ailleurs, devrait continuer de croître, grâce à l’essor du e-commerce, qui devrait dépasser la barre symbolique des 100 milliards d’euros l’an prochain.

En plus des extensions de garantie qu’on trouve chez SFAM, Gras Savoye ou encore Ace, qui concernent l’« objet » smartphone, les utilisateurs pourraient également vouloir assurer les données qu’il contient, toujours plus nombreuses. Si beaucoup hésitaient encore, il y a quelques années, à confier à leurs objets connectés — montres, ordinateurs, téléphones et même système énergétiques — des informations sensibles, comme un code de carte bleue, un mot de passe ou tout simplement une identité, la norme, aujourd’hui, est de faire confiance à l’informatique.

Qui, reconnaissons-le, simplifie grandement le quotidien. Mais pourrait à l’inverse devenir un calvaire si toutes ces données étaient piratées, alors que le hacking est une pratique en plein essor, et les applications bancaires, par exemple, « de vraies passoires », selon Pradeo, une société spécialisée dans la sécurité des terminaux et applications mobiles. Il suffit que le propriétaire d’un smartphone installe une application qui contient un malware (ou logiciel malveillant) pour que son téléphone soit infecté. Commence alors le long processus de récupération des données... quand c’est possible !

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… la Matmut assure les données
D’où l’explosion du marché de la cybersécurité, dans les prochaines années, qui « devrait passer à 232 milliards de dollars en 2022, contre 138 milliards de dollars en 2017 »selon le magazine Maddyness. Ceci, notamment, « à cause des menaces qui augmentent en permanence ». Alors que plus de 61 000 infections de smartphones par des malwares bancaires ont été répertoriées au deuxième trimestre 2018, une hausse de 50 % par rapport au précédent record datant du quatrième trimestre 2016 indique l’entreprise de cybersécurité Kaspersky, cette tendance à la hausse devrait logiquement se poursuivre, le nombre d’internautes augmentant de manière exponentielle (6 milliards d’ici 2022 contre un peu moins de 4 milliards en 2017). Et l’« AssurTech », qui regroupe l’ensemble des start-up de la cybersécurité, est désormais un secteur reconnu et « mûr » puisqu’il a recueilli pas moins de 2 milliards de dollars d’investissements l’an dernier.

Outre les jeunes pousses, certains assureurs déjà bien établis voient dans ce marché, financièrement très intéressant, des pistes de développement futur et n’hésitent pas, comme la Matmut, à se lancer dans la couverture de risque associé à des attaques informatiques. Soit, par exemple, en cas d’atteinte à la vie privée ou à la confidentialité des données, mais également en ce qui concerne les frais supplémentaires d’exploitation et de reconstitution des données ; une « couverture complète » qui doit permettre, in fine, à l’assuré victime d’un piratage informatique « d’assurer la continuité de son activité », avance la Matmut.

L’assureur, tout comme ses concurrents, devrait bientôt voir son fonds de commerce se développer ; si, jusqu’à présent, les cyberassurances n’intéressaient majoritairement que les grandes entreprises, qui ont le plus de « chance » d’être piratées, l’importance croissante du numérique dans le monde de l’entreprise pourrait inciter les PME à rentrer dans la danse. Les solutions proposées aujourd’hui, comme les réseaux privés virtuels (VPN) ou la cryptographie, n’étant pas toujours efficientes.