Le groupe Boeing est dans une passe difficile après les problèmes techniques des avions de ligne 737 Max cloués au sol et qui lui coûtent des milliards de dollars de perte faute de parvenir à les remettre en service rapidement.

Le vol d'essai non habité de la capsule Starliner CST-100 en décembre n'a pas permis de redorer le blason du constructeur aéronautique, le tir ayant connu des anomalies, ce qui n'a pas permis de rejoindre la station spatiale internationale ISS comme prévu et a obligé à un retour sur Terre plus rapide que prévu mais qui s'est heureusement bien déroulé.

Les données de vol ont depuis été épluchées et la NASA ne se montre pas tendre dans ses conclusions en constatant de nombreuses anomalies au niveau logiciel qui ont vraisemblablement été la cause des problèmes rencontrés.

Doug Loverro, responsable de la NASA pour les vols habités, a pris sa part de responsabilité en reconnaissant que les contrôles qualité de l'agence sur le développement logiciel n'avaient peut-être pas été suffisants mais c'est bien la gestion de Boeing et sa "culture d'entreprise" qui sont mises en cause, comme pour le 737 Max.

Crew-Dragon-Starliner

Plusieurs soucis ont été rencontrés. Il y a eu d'abord le déclenchement trop tard des propulseurs qui ont empêché la capsule Starliner d'atteindre l'orbite prévue avant sa jonction avec l'ISS. Seul le déclenchement manuel a permis d'éviter de perdre l'appareil.

Il y a eu aussi une perte de communication de plusieurs minutes avec la capsule, peut⁻etre lié à un brouillage provoqué par les communications terrestres et qui aurait pu là encore détruire l'appareil.

Il y a eu enfin un problème logiciel détecté peu avant le retour du Terre et qui, s'il n'avait pas été corrigé à la volée, aurait pu endommager le bouclier thermique et détruire la capsule Starliner lors de sa rentrée atmosphérique.

Le rapport détaillé des incidents sera rendu fin février et il reste à voir s'il impactera le calendrier, déjà marqué de plusieurs reports, pour la capsule de Boeing, et notamment pour tenter un vol habité.

De son côté, SpaceX a effectué avec succès le vol d'essai de sa propre capsule Crew Dragon qui a pu rejoindre la station spatiale internationale. L'étape suivante, à savoir le vol habité, devrait se jouer dans les prochains mois. La NASA compte en faire plus qu'un vol d'essai et acheminer des astronautes vers l'ISS afin de maintenir un taux maximal d'utilisation de la station spatiale.

Les retards à répétition des programmes des capsules de SpaceX et Boeing ont en effet créé un trou dans le planning de l'ISS qui se retrouverait avec un faible contingent d'astronautes, obligeant à reporter les missions de maintenance mais aussi les expériences scientifiques menées à bord.

Ils obligent également la NASA à continuer de réserver des places sur les capsules russes Soyouz alors que l'objectif est justement de pouvoir s'en passer et d'exploiter des technologies US, des lanceurs aux capsules.