Avec pour cheval de bataille la protection de la vie privée, le navigateur Brave (socle Chromium) met en avant sa rapidité. Il a pour particularité un système Brave Ads de partage des revenus publicitaires avec les utilisateurs sous la forme de jetons de blockchain BAT (Basic Attention Token) et un portefeuille Brave Rewards.

Sur ordinateur, Brave propose un mode de navigation privée utilisant le réseau d'anonymisation Tor au sein d'un onglet. Parmi d'autres aspects atypiques, le navigateur annonce désormais et toujours sur ordinateur, l'intégration du protocole IPFS (InterPlanetary File System ; système de fichiers interplanétaire).

Une pierre angulaire d'un dWeb

Ce protocole P2P (peer-to-peer ; pair à pair) est le porte-étendard d'un Web décentralisé ou distribué - dWeb ; decentralized Web - avec une distribution et un stockage des contenus sans avoir à dépendre d'un seul serveur ou service cloud. Une analogie est souvent faite avec BitTorrent pour un système de fichiers P2P.

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IPFS affiche l'objectif de surpasser le protocole HTTP usuel. Parmi les vertus du Web décentralisé, il y a par exemple une économie de bande passante en obtenant des morceaux des fichiers de plusieurs ordinateurs simultanément, de résilience pour la mise en miroir des données, de lutte contre la censure.

Le navigateur peut interroger le réseau pour un fichier et tous les blocs qu'il contient en ayant recours à un hash cryptographique qui est une empreinte numérique unique à celui-ci. IPFS s'occupe de l'acheminement indépendamment de l'emplacement du fichier.

" Chaque nœud de réseau ne stocke que le contenu qui l'intéresse, plus quelques informations d'indexation qui aident à déterminer quel nœud stocke quoi ", peut-on lire sur le site de la technologie open source.

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Une adaptation nécessaire

Avec la mise à jour de Brave, les utilisateurs peuvent avoir accès à du contenu directement depuis des adresses web commençant par ipfs:// et pourront héberger eux-mêmes un nœud IPFS. Un exemple donné est celui d'une page de Wikipédia - qui dispose de versions IPFS - avec une adresse :

ipfs://bafybeiemxf5abjwjbikoz4mc3a3dla6ual3jsgpdr4cjr3oz3evfyavhwq/wiki/Vincent_van_Gogh.html

À la manière des adresses en .onion sur le réseau Tor… on comprend vite qu'un effort d'adaptation sera nécessaire. Par défaut, Brave chargera l'adresse URI via une passerelle HTTP publique (dweb.link). Il est signalé la possibilité d'utiliser un nœud local pour la résolution de l'URI.

Il ne s'agit que d'un début et des améliorations sont promises. Brave, qui revendique plus de 24 millions d'utilisateurs actifs par mois, va en outre proposer un support de IPFS sur mobile, à commencer par Android. À noter que Opera s'intéresse également à IPFS avec un support limité pour son application Android.