Représentant plus de 1 200 journaux aux États-Unis parmi lesquels de grands noms tels que le New York Times, Washington Post et le Wall Street Journal, 17 membres de la Newspaper Association of America (NAA) ont adressé une ordonnance de cessation et d'abstention à Brendan Eich.

Ce n'est pas le créateur de JavaScript et cofondateur de Mozilla qui est ici visé, mais l'homme qui est devenu le fondateur et PDG de Brave Software dont le navigateur éponyme - en cours de finalisation - suscite la controverse.

Brave ambitionne un système de micropaiements s'appuyant sur le Bitcoin, et veut notamment proposer le remplacement des publicités par ses propres annonces non intrusives et au chargement plus rapide négociées auprès de partenaires. Les sites Web percevraient 55 % des revenus générés, le reste étant réparti entre Brave, les annonceurs et les utilisateurs (15 % chacun).

Diverses possibilités et modes sont envisagés (dont le blocage complet de la publicité) mais la NAA ne retient qu'un plan visant à " voler ses contenus " pour les publier au profit de Brave. " Vos déclarations publiques démontrent clairement que vous avez l'intention d'exploiter le contenu de tous les éditeurs sur le Web pour vendre vos propres publicités ", écrit la NAA (PDF).

Les signataires de la lettre rejettent en bloc le modèle économique échafaudé par Brave et estiment qu'il est illégal en violant leurs droits de propriété intellectuelle. Ils brandissent la menace d'une action en justice.

Dans un billet sur son blog, Brave Software répond que ladite lettre est " remplie de fausses affirmations " et que les signataires n'ont pas compris l'intérêt de Brave. " Nous donnons la part du lion aux sites Web." Brave Software assure que son modèle est au contraire bien plus à l'avantage des éditeurs que le modèle publicitaire actuel.

Brave-infographie
Un bras de fer vient manifestement de s'engager. " Cette lettre de la NAA est le premier coup de feu tiré dans une guerre à l'encontre de tous les bloqueurs de publicité, pas seulement Brave ", ajoute Brave Software. Notre petit doigt nous dit toutefois que l'éditeur d'Adblock Plus (Eyeo) ne voit pas non plus Brave d'un très bon œil.