Depuis la base de lancement de Wenchang (île de Hainan) au sud de la Chine, une mission lunaire non habitée Chang'e5 a décollé le 23 novembre à bord du lanceur lourd Longue Marche 5. Elle s'est placée en orbite autour de notre satellite naturel le 28 novembre.

Le lendemain, l'atterrisseur de la mission s'est séparé de l'orbiteur. Hier, l'atterrisseur - avec un module de remontée - a réussi à se poser avec succès sur un site au nord-est de la région du Mons Rümker dans l'Océan des tempêtes (Oceanus Procellarum) sur la face visible de la Lune.

chang'e5-lune-atterrissage Approche de la Lune par Chang'e 5 (China National Space Administration)

Le Mons Rümker est un massif montagneux à plus de 1 000 mètres d'altitude. La zone d'exploration abrite des roches lunaires qui sont plusieurs milliards d'années plus jeunes que celles ramenées lors de la mission habitée américaine Apollo 17 en 1972.

Une mission Chang'e5 qui ne traîne pas

Non conçu pour affronter les températures glaciales de la nuit lunaire, l'atterrisseur est en capacité de fonctionner pendant l'équivalent de 14 jours sur Terre. C'est dans les 48 heures à la suite de l'arrivée sur la Lune que le gros des opérations va avoir lieu.

Le point d'orgue sera le recueil d'une quinzaine d'échantillons lunaires grâce à un bras robotique avec pelle et foreuse, dont certains jusqu'à 2 mètres de profondeur. Il est espéré de 2 à 4 kg d'échantillons de régolithes lunaires.

Les échantillons seront placés dans le module de remontée qui se séparera de l'atterrisseur et décollera de la surface de la Lune pour aller s'amarrer à l'orbiteur. Le conteneur avec les échantillons sera transféré dans une capsule de retour qui sera larguée par l'orbiteur (au préalable délesté du module de remontée) à 5 000 km de la Terre.

Après la rentrée atmosphérique, la capsule de retour avec sa précieuse cargaison devrait atterrir le 16 ou 17 décembre sur un site en Mongolie intérieure, au nord de la Chine. Si tout se passe bien pour cette mission Chang'e 5 complexe menée tambour battant, la Chine deviendra le troisième pays après les États-Unis et l'ex-URSS (mission inhabitée Luna 24 en 1976) à ramener des roches lunaires sur Terre.

La Chine ambitionne une deuxième mission de retour sur Terre d'échantillon du sol lunaire. Avec un décollage qui pourrait avoir lieu en 2023, la mission Chang'e 6 pourrait viser des échantillons de la face cachée de la Lune.