Lundi et après de longues négociations, un nouvel accord sur la chronologie des médias a été signé sous l'égide du ministère de la Culture. Une entrée en vigueur se fera au début du mois prochain pour un système qui détermine en France l'ordre de sortie des films sur les divers supports pour une exploitation (cinéma, support physique, VOD, télévision payante de cinéma, télévision gratuite, SVOD…).

L'évolution de la chronologie des médias est en lien et une contrepartie avec le fait que des plateformes de streaming vidéo comme Netflix, Amazon Prime ou encore Disney+ doivent contribuer au financement de la production audiovisuelle et cinématographique française en reversant 20 % de leur chiffre d'affaires en France.

Parmi les points notables, Canal+ va - comme attendu - pouvoir diffuser des films 6 mois après leur sortie en salle, au lieu de 8 mois actuellement. Pour Netflix, ce sera une attente de 15 mois après une sortie en salle, alors qu'elle est actuellement de 36 mois. Face au lobbying de Canal+, le géant américain de la SVOD n'a pas obtenu le délai de 12 mois qu'il convoitait.

N'ayant pas signé l'accord avec les organisations du cinéma français, des plateformes telles que Amazon Prime Video et Disney+ seront à 17 mois. Concernant les chaînes de télévision gratuites, c'est le statu quo avec un délai de 22 mois en fonction du niveau d'investissement dans la création. Cela ne bouge également pas pour les supports physiques et la VOD avec un délai de 4 mois.

cinema-clap

La chronologie des médias n'est toutefois pas loin d'être une usine à gaz et il faudra conjuguer avec différents ajustements et dérogations, notamment selon le nombre d'entrées d'un film et donc des engagements dans le financement de la création.

Un accord critiqué.. mais une évolution qui suivra son cours

L'accord porte sur une durée de trois ans, avec toutefois une clause de revoyure. Cela ne satisfait pas la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) qui a décidé de ne pas signer l'accord.

" Personne ne peut imaginer que les termes de cet accord peuvent aujourd'hui rester en vigueur pour une durée de trois ans. Les mutations rapides du secteur en termes d'offre, de technologie et de demande conduiront inéluctablement à une évolution rapide de la place du cinéma dans l'ensemble des offres disponibles sur le marché français. […] L'ajout ultime d'une clause de revoyure en cours de période ne change rien au fond. "

Dans une réaction (Le Parisien - AFP), Disney+ a également critiqué l'accord. " La nouvelle chronologie des médias n'établit pas un cadre équitable et proportionné entre les différents acteurs de l'écosystème audiovisuel. Ceci est d'autant plus frustrant que nous avons augmenté nos investissements dans la création de contenus originaux français, tout en continuant de soutenir le cinéma français à travers la sortie de nos films en salle. " Un dernier point que Disney va remettre en question ?