Une récente étude menée par l'institut national de la santé publique japonais et transmis au ministre de la Santé met ainsi en avant des faits alarmants : la quantité de substances cancérigènes absorbées par les vapoteurs seraient parfois supérieures à celle des fumeurs classiques.

cigarette electronique  Ce sont quatre substances cancérigènes qui ont été repérées dans la vapeur de ces cigarettes en vogue : le formaldéhyde, le glyoxal ( ou éthanedial), le méthulglyoxal et l'acroléine.

Face à la dimension alarmiste du rapport, certains spécialistes annoncent déjà une étude biaisée. C'est ainsi le cas du pneumologue Bertrand Dautzenberg qui évoque une étude sans doute menée sur les cigarettes électroniques de première génération ne représentant pas la majorité des dispositifs en usage actuellement. " J'ai l'impression que ce sont des cigarettes de 1re e-cigarette  génération à usage unique. On ne connait pas la marque ni les conditions réelles d'utilisation."

Il rappelle également que la mise en évidence de l'acroléine dans les vapeurs est surprenante, notamment parce que " c'est un produit irritant pour l'arbre respiratoire. Mais, pour en avoir, il faut chauffer le milieu à au moins 240 degrés. Or, avec la e-cigarette, il n'y a pas de combustion. Elle chauffe à 50 degrés."

Pour ce qui est des autres substances mises en avant par l'étude, les concentrations sont variables " même si les concentrations de certains produits chimiques ont parfois dépassé celles de la fumée de cigarette traditionnelle." " Pour une des marques analysées, l'équipe de recherche a trouvé, par exemple, un niveau de formol jusqu'à dix fois plus élevé que celui contenu dans une cigarette" explique l'enquête.

L'office français de prévention du tabagisme recommande ainsi la prudence vis-à-vis du bilan de l'étude. Les conditions des tests sont remises en cause, notamment parce que les machines utilisées pour simuler le vapotage et analyser les fumées auraient effectué des séries répétées de façon excessive ( 15 bouffées de 2 secondes toutes les 30 secondes à dix reprises avec la même cartouche) ne représentant pas les conditions réelles du vapotage des utilisateurs.

Reste que la publication de l'étude est l'occasion pour les spécialistes de rappeler les recommandations d'usage : " L'idée du produit, c'est toujours de l'utiliser sainement. Le tout en s'assurant que le matériel acheté ne chauffe pas trop. Car j'insiste sur ce point, mais la e-cigarette mal utilisée peut libérer des produits toxiques. En France, on dit aux vapoteurs ne marchez jamais à sec et utilisez des tensions 'raisonnables' pour ne pas chauffer trop vos e-liquides" termine le pneumologue.