Depuis que les documents fournis par Edward Snowden sur les agissements de la NSA sont distillés dans les médias, l'équipementier réseau Cisco se trouve dans la tourmente d'une crise de confiance qui affecte durement son activité.

Déjà soupçonné de laisser plus ou moins intentionnellement des backdoors pour les services de renseignement dans ses équipements, ce dont étaient accusés jusqu'à présent les équipementiers concurrents chinois, la publication d'images censées montrer des modifications de ses équipements par des techniciens de la NSA juste avant leur livraison continue de dégrader la confiance dans l'entreprise.

Logo Cisco Pro  Le groupe américain avait déjà confirmé une forte chute de son activité en Chine, marquée par la défiance de ses clients et leur recours à des acteurs locaux. Face à ce nouveau coup dur qui le met une nouvelle fois dans la position de la société complaisante vis à vis des services de renseignement, son CEO John Chambers prend les devants et a adressé un courrier au président Barack Obama pour demander une réforme des pratiques de la NSA.

Il appelle à la création de nouveaux codes de conduite sur la façon dont la NSA gère ses opérations dans le monde entier et souligne combien les images diffusées, si elles sont avérées, créent un défaut de confiance grave parmi les clients et prospects du groupe.

Et ce d'autant plus que le groupe est censé disposer d'un programme de surveillance de la sécurité de ses équipements. " Nous ne pouvons tout simplement pas fonctionner de cette façon ; nos clients attendent de nous de pouvoir livrer devant leur porte des produits qui répondent aux plus haut critères d'intégrité et de sécurité. Nous comprenons l'existence de menaces réelles et importantes dans le monde, mais nous devons absolument respecter la relation de confiance entre l'industrie et ses clients", indique-t-il.

Or, cette relation de confiance a été sévèrement dégradée, par un retour ironique d'une situation qui faisait que c'était jusqu'à présent le gouvernement américain qui cherchait à discréditer les équipementiers télécom chinois.

Source : Re/code