La reconnaissance faciale de masse est une réalité, et la société Clearview en donne un triste exemple : la firme américaine aurait ainsi aspiré plus de 3 milliards de photos présentant des visages sur les réseaux sociaux en les associant à des noms.

La société n'a ainsi eu recours qu'au concours de deux ingénieurs pour développer une IA et des outils plus performants que ceux du FBI dans l'identification faciale des individus. La firme collabore depuis quelques années avec plus de 600 services de police, le développement de la société a été financé par Peter Thiel, soutien de Donald Trump et, puisque le hasard fait bien les choses, membre du conseil d'administration de Facebook, mais également fondateur de la société de cybersurveillance Palantir, un joli palmarès.

Reconnaissance faciale 1

L'outil mis en avant par Clearview se veut à la fois élaboré et assez simple : il pioche parmi les photos publiées en accès public sur Facebook, Twitter, LinkedIn et autres réseaux sociaux (web scraping) pour constituer une base de données. Là où le système se veut pervers, c'est qu'il associe les visages présents sur les photos avec l'identité des utilisateurs.

Au total, une base de données d'un nombre inconnu d'individus a ainsi été créée à l'aide de plus de 3 milliards de photos, sans qu'aucun propriétaire des photos exploitées ne donne son accord ni ne soit informé. La situation est d'autant plus problématique que la base de données contiendrait également des données sur des mineurs, en contradiction avec la Children's Online Privacy Protection Act.

Actuellement, il est impossible de savoir combien d'individus ont ainsi été identifiés, ni même si des utilisateurs autres qu'américains sont concernés. En Europe, la réglementation sur l'utilisation des photos et la constitution de bases de données, qui plus est avec des données biométriques est un sujet hautement sensible et Clearview s'expose donc à de lourdes sanctions.

Un groupe de sénateurs américains a déjà pris le dossier en main, envoyant une série de questions et sommant Clearview à plus de transparence. La société a jusqu'au 12 février prochain pour s'expliquer.