Un débris de fusée est toujours en route vers la Lune avec une collision prévue le 4 mars prochain à 12h25 UTC. De quoi former un nouveau cratère d'impact sur la face cachée de notre satellite naturel, sans représenter un danger particulier.

À l'origine du logiciel Project Pluto pour le calcul de la trajectoire et le suivi d'objets dans l'espace, l'astronome Bill Gray n'évoque plus un impact avec l'étage supérieur d'une fusée Falcon 9 utilisée en février 2015 pour le lancement d'un satellite Deep Space Climate Observatory (DSCOVR) de la Nasa.

Une correction a été apportée à la suite d'un examen approfondi de l'historique des missions pouvant être à l'origine de cet objet dans l'espace et de nouveaux détails obtenus auprès de la Nasa. Il est désormais question d'un booster de fusée chinoise Long March 3C.

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En l'occurrence, il a été utilisé pour la mission Chang'e 5-T1 lancée en octobre 2014. Son objectif était d'évaluer la stratégie pour le retour d'échantillons du sol lunaire dans le cadre de la mission Chang'e 5. Chang'e 5-T1 comprenait une capsule qui a fait une boucle autour de la Lune avant de revenir sur Terre. Le module de service avait été amené au point de Lagrange L2, puis placé en orbite lunaire pour des tests de manœuvres.

Un problème de suivi demeure

" Les identifications de débris spatiaux avec des vols en haute altitude nécessitent souvent un peu de travail de détective, et parfois, nous ne trouvons jamais l'identité d'un débris spatial ", écrit Bill Gray. L'astronome Jonathan McDowell indique une erreur de bonne foi qui met en lumière le problème de l'absence de suivi approprié de tels objets dans l'espace lointain.

Avec un impact lunaire d'abord attribué à Falcon 9, l'Agence spatiale européenne (ESA) avait souligné que ce sera la première fois qu'un débris spatial d'origine humaine va percuter accidentellement la Lune. L'ESA avait alors évoqué la nécessité d'une réglementation complète dans l'espace, non seulement pour les orbites autour de la Terre mais également pour la Lune.

Pour le lancement du télescope spatial James Webb avec Ariane 5 et une trajectoire vers le point de Lagrange L2, l'étage supérieur a utilisé tout le carburant restant après la séparation pour se placer sur une orbite héliocentrique stable.

N.B. : crédits images : Nasa.