Si à l'époque des connexions en 56k, la vidéo représentait une part timide du trafic global d'Internet (ce qui explique l'âge d'or des GIFs animés), aujourd'hui la situation est bien différente, et la vidéo devient l'argument phare de la plupart des géants du Web.

YouTube-avatar

Il n'y a qu'a constater les investissements de Facebook dans le secteur : si les vidéos ne représentaient que peu des échanges il y a quelques années, désormais le réseau social souhaite s'imposer face à YouTube, Dailymotion et les plateformes spécialisées dans le domaine depuis des années.

Sans parler des plateformes de VOD qui rencontrent un vif succès et qui se lancent dans une concurrence acharnée, la vidéo s'est imposée comme le support de prédilection pour toucher les foules.

Si la situation a évolué en roue libre au fil des années, désormais le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) souhaite y mettre son grain de sel et réguler un peu le secteur, notamment afin d'éviter certains débordements.

Dans une décision rendue le 13 décembre dernier, le CSA a indiqué qu'il se montrait compétent pour juger du respect des chaines YouTube en Français d'un certain nombre de textes encadrant la diffusion de contenu audiovisuel.

Et si le CSA se prononce actuellement, c'est qu'une affaire fait grand bruit depuis plusieurs jours : la mise en garde de la société de production Studio Bagel pour son émission en ligne "Les Recettes pompettes". Un programme animé par Monsieur Poulpe qui organise la préparation d'un plat avec un invité, chaque étape de la recette étant entrecoupée d'un shoot d'alcool.

Recettes pompettes

Ce type de contenu, qui ne pourrait pas être diffusé sur les chaines de télévision conventionnelles, n'a pas manqué d'alerter le CSA qui devrait prochainement tenter de faire appliquer sur le Web les codes de bonne conduite qu'il fait respecter à la télévision.

Et si le CSA souhaite encadrer la vidéo en ligne, autant dire qu'il va y avoir fort à faire... Selon eMarketer : sept utilisateurs sur 10 sur Internet consomment de la vidéo numérique en ligne au moins une fois par mois. Face à ces 211,6 millions d'internautes européens concernés : des millions de vidéos disponibles, des milliers de nouvelles chaque jour.

La consommation de vidéo en ligne a explosé aussi vite que la création desdites vidéos s'est démocratisée.

pénétration vidéo en ligne europe

Il devient de plus en plus simple de créer de la vidéo et de la publier en ligne. La forme la plus basique ne nécessite qu'une simple caméra, voire un simple smartphone et une application dédiée pour une diffusion en direct sur les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook.

Les vidéos plus évoluées ne nécessitent plus les investissements d'il y a quelques années : pas besoin d'un studio pour réaliser des vidéos qui cartonnent sur YouTube, de simples outils comme le logiciel de Movavi suffisent pour assembler simplement des séquences, musiques et photos pour arriver à une vidéo efficace. D'ailleurs, les chiffres de YouTube prouvent que les vidéos les plus populaires ne sont pas toujours les plus travaillées : outre certaines vidéos virales, c'est avant tout le contenu et le travail auprès de la communauté de viewers qui fait la différence.

Toujours selon eMarketer : en 2020, on estime que plus de 2,5 milliards d'utilisateurs consommeront régulièrement de la vidéo en ligne dans le monde, soit le tiers de la population mondiale.