Quelque 337 utilisateurs dans plusieurs États aux USA et dans plusieurs pays ont été inculpés et arrêtés dans le cadre du démantèlement du site pédophile Welcome to Video. Ce site était caché sur le réseau Tor (service Tor caché) et administré depuis la Corée du Sud par un individu âgé de 23 ans.

C'était plus encore un véritable marché noir puisque Welcome to Video vendait des vidéos d'exploitation sexuelle d'enfants. Il est en outre présenté par les autorités américaines et britanniques comme le premier site du Darknet de ce type avec une monétisation s'appuyant sur des transactions en bitcoins.

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Le site contenait 250 000 vidéos uniques qualifiées d'horribles qui ont été téléchargées plus d'un million de fois par les utilisateurs. Pas encore complète, l'analyse des vidéos a montré que l'existence de beaucoup d'entre elles n'était pas connue. Le site avait été lancé en juin 2015 et il était opérationnel jusqu'en mars 2018.

Chaque utilisateur recevait une adresse Bitcoin unique lors de la création d'un compte sur le site. Dans cette sordide affaire, des agents spéciaux de l'IRS-CI (Internal Revenue Service, Criminal Investigation) - qui est rattaché au département du Trésor des États-Unis - ont utilisé des techniques de surveillance des transactions en bitcoins pour remonter la trace du serveur en Corée du Sud.

Pour la surveillance des transactions en bitcoins, l'entreprise d'analyse de la blockchain Chainalysis indique que son outil Chainalysis Reactor a été utilisé. Avec la liste des adresses Bitcoin du site, il a permis " d'analyser l'activité des transactions et de construire un graphique montrant le flux des fonds entrant et sortant de l'adresse de Welcome to Video. "

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Wired rapporte
que " pour suivre l'argent ", des agents des forces de l'ordre ont envoyé dans le cadre de l'enquête de petites quantités de bitcoins à des portefeuilles Bitcoin de Welcome to Video. Rappelons que pour le Bitcoin, la blockchain est un registre public des transactions. Ils ont alors constaté qu'un portefeuille était enregistré avec le numéro de téléphone personnel et une adresse email personnelle de l'administrateur du site.

Ce dernier avait par ailleurs commis diverses erreurs comme au niveau du camouflage d'adresses IP gérées par un fournisseur d'accès à Internet en Corée du Sud.

Selon le département de la Justice des États-Unis, le démantèlement de Welcome to Video a permis de sauver au moins 23 mineurs victimes d'abus par des utilisateurs du site aux USA, en Espagne et au Royaume-Uni.

Les enquêteurs britanniques avaient découvert l'existence de Welcome to Video sur le Dark Web lors de leur enquête sur un géophysicien qui a été emprisonné et avait reconnu en 2017 de nombreuses infractions, dont " l'incitation au viol d'enfants et le partage d'images d'agression sexuelle d'un nouveau-né ", écrit la National Crime Agency.