Le salon de l'E3 a perdu de sa superbe au fil des années : après un lancement du concept en 1995, le succès de l'événement grandit très vite et le salon devient un incontournable pour tout le secteur du jeu vidéo, invitant d'autres salons à se créer par la suite au Japon avec le Tokyo Game Show en 1996 puis plus récemment en Europe avec la Games Convention de Leipzig en 2002, devenue GamesCom en 2008 avec une relocalisation à Cologne.

E3 logo

Mais depuis quelques années, le contexte a changé : les grands fabricants de consoles proposent leurs propres événements selon un calendrier qui leur est propre. En marge, le contexte sanitaire a limité les rassemblements physiques et certains géants du secteur ont négocié des exclusivités, c'est le cas de Sony avec d'autres événements, notamment le Summer Game Fest de Geoff Keighley l'année dernière.

En 2020, le salon annulait son rassemblement en présentiel et annonçait un rattrapage en 2021 sous une forme 100% numérique. L'édition 2021 avait été bien accueillie par les joueurs et la presse et l'on évoquait alors un retour partiel au format physique pour 2022.

Premier rebondissement la semaine dernière : l'ESA annonçait que contrairement aux annonces précédentes, l'E3 2022 se tiendrait finalement exclusivement en format numérique. Les risques sanitaires ont été mis en avant, mais il se peut que le bilan mitigé du CES de Las Vegas, de retour en physique cette année, a quelque peu refroidi les organisateurs de l'E3.

Malheureusement, selon des rumeurs de plus en plus insistantes, le manque d'informations partagées par l'ESA actuellement pourrait être le signe d'une annulation totale de l'événement. La montée en puissance du Summer Game Fest pourrait expliquer la décision, mais plus globalement, les éditeurs et fabricants n'ont que peu d'intérêt à patienter et à regrouper leurs présentations lors d'un événement unique.

Pour les petits éditeurs, le salon physique de l'E3 était l'occasion de s'offrir un véritable coup de projecteur. Mais la version numérique de l'événement noie souvent les annonces qui sont relayées au bon gré de la presse spécialisée.

Plutôt que de se contraindre aux dates du salon, les éditeurs ont davantage d'intérêt à organiser leurs propres événements numériques, tout en se laissant suffisamment d'espace pour limiter la concurrence.