La crainte de cyberattaques venant perturber le processus électoral à l'occasion de l'élection présidentielle française est en train de grimper dans les préoccupations du gouvernement, au point que le ministre des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a dû déclarer devant l'Assemblée Nationale que la France n'accepterait "aucune ingérence" et qu'elle prendrait des "mesures de rétorsion" contre tout Etat cherchant à influencer le vote.

Hacker La Russie, dont le rôle dans l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis fait frémir les services de renseignement US mais aussi bon nombre de gouvernements européens, se retrouve en position de coupable (presque) tout désigné, alors que le mouvement En Marche ! d'Emmanuel Macron affirme avoir été victime d'attaques informatiques commanditées par les autorités moscovites.

Le ministre a réaffirmé qu''aucun Etat étranger ne peut choisir le futur président de la République" et le prochain conseil de défense du 23 février fera la part belle au détail des mesures de protection prises contre d'éventuelles cyberattaques et intrusions informatiques à visée politique dans le temps très sensible de l'élection présidentielle.

Les infrastructures permettant de faire remonter les résultats des bureaux de vote ont été renforcées, de même que le système de vote à distance pour les Français hors du territoire national. L'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) a sensibilisé fin 2016 les représentants des partis politiques contre les risques d'attaques informatiques.

D'autres mesures seront évoquées durant le prochain conseil de défense mais, note le journal Le Monde, l'Anssi ne pourra être sur tous les fronts et n'a notamment pas le pouvoir d'inspecter les infrastructures informatiques au-delà de celles de l'Etat.

Au vu des difficultés pour les services de renseignement américains d'apporter des preuves directes d'une ingérence russe au cours de l'élection présidentielle américaine, il paraît difficile de voir autre chose qu'une position de principe dans les déclarations du ministre des affaires étrangères. Il reste que la menace sans visage d'une tentative de manipulation de l'élection est dans tous les esprits.

Source : Le Monde