l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) a finalement rendu un avis favorable sur l'utilisation de la cuve du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville. Une décision qui vient en réponse à des anomalies concernant les teneurs en carbone relevées dans la cuve en 2014.

EPR flamanville

"Sur la base des analyses techniques réalisées, l’ASN considère que les caractéristiques mécaniques du fond et du couvercle de la cuve sont suffisantes au regard des sollicitations auxquelles ces pièces sont soumises, y compris en cas d’accident" a indiqué l'ASN qui estime ainsi que la pièce qui a nécessité 5 années d'étude pour sa conception et sa fabrication sera à même de supporter les hautes pressions et températures qui seront au coeur du réacteur.

Reste que cette décision ne concerne actuellement que la cuve et pas le couvercle, dont la validation reste associée à une durée limitée : "la faisabilité technique de contrôles similaires sur le couvercle de la cuve n’est pas acquise. L’ASN considère donc que l’utilisation de ce couvercle doit être limitée dans le temps. Elle note que la fabrication d’un nouveau couvercle prendrait de l’ordre de sept ans. Un nouveau couvercle pourrait ainsi être disponible d’ici fin 2024. Dans ces conditions, l’ASN considère que le couvercle actuel ne pourra pas être utilisé au-delà de cette date".

EDF a commenté la décision à travers un communiqué : "EDF a pris acte de la position de l’ASN indiquant que la cuve du réacteur de Flamanville 3 est apte au service. Le chantier avance conformément au planning annoncé en septembre 2015 : les essais d’ensemble ont démarré, dans la perspective du chargement du combustible et du démarrage du réacteur, prévus fin 2018. S’agissant du couvercle, EDF prend acte de la demande de l’ASN de prévoir son remplacement d’ici fin 2024. Le coût direct de ce remplacement s’élève à environ 100 millions d’euros. En parallèle, les équipes d’EDF se mobilisent pour développer une méthode de suivi en service permettant de démontrer que le couvercle conserve ses qualités dans la durée."

L'exploitant a déjà entrepris de commander un couvercle de remplacement, mais espère toutefois démontrer qu'il sera possible de l'utiliser au delà des délais préconisés par l'ASN. En effet, ce couvercle représente un cout non négligeable pour EDF et que l'EPR de Flamanville accuse déjà 6 ans de retard pour un cout total de 10,5 milliards d'euros (Le triple du budget initial). De plus, le remplacement de la pièce nécessiterait 4 à 9 mois d'opération pendant lesquels le réacteur serait à l'arrêt.