Début septembre, l'astronaute danois Andreas Mogensen va tenter de réaliser depuis la station ISS (International Space Station) le pilotage d'un rover resté sur Terre et tenter des manipulations très précises, à moins de 1 mm près.

Le rover Interact Centaur est équipé de deux bras mécaniques que l'astronaute pourra gérer grâce à une interface à retour de force lui faisant ressentir les même résistances que celles rencontrées par le robot. Ce contrôle haptique doit permettre de contrôler très finement l'automate.

L'ESA (Agence spatiale européenne) rappelle l'importance de la sensation grâce aux récepteurs de nos mains et de nos bras pour réaliser des tâches précises mêmes anodines comme tourner une clé dans une serrure, et qui ne nécessitent pas un recours important à la vue.

"Sans retour haptique, l'opérateur d'un bras robotisé ou d'un rover doit faire extrêmement attention à ne rien endommager en cas de contact de l'automate avec son environnement. En conséquence, même une simple tâche peut prendre des heures", explique André Schiele, responsable du laboratoire de l'ESA télérobotique et contrôle haptique de l'Institut de Robotique de Delft (Pays-Bas).

Il souligne également que la sensation tactile fournit d'importantes informations sur les relations géométriques entre les objets et permet d'acquérir une intuition du terrain qui assure une plus grande rapidité d'exécution, allant bien au-delà de la seule visualisation de la scène.

Le rover Interact Centaur a été spécialement conçu pour tester la réalisation de manipulations précises depuis l'espace.

Doté de 4 roues motrices, d'une caméra et de deux bras articulés, ainsi que de capteurs de proximités et de positionnement, le robot devra répondre aux commandes de son pilote en orbite à 400 kilomètres d'altitude avec une très légère latence du fait d'une traversée des signaux de 90 000 kilomètres par l'intermédiaire d'une constellation de satellites en orbite géostationnaire.

Le 7 septembre, Andreas Mogensen amènera le rover Interact Centaur devant un tableau d'expérimentation où il devra récupérer et insérer une pièce métallique avec une tolérance de seulement 150 microns.