Si actuellement la Russie a récupéré le marché de l’envoi d’hommes dans l’espace, la patrie ne dispose pas de son propre site de lancement. Les fusées Soyouz embarquant de l’équipage vers l’ISS sont bien de conception russe, mais elles sont lancées depuis le site de Baikonour au Kazakhstan.

soyouz baikonour  Aujourd’hui un nouveau programme envisage de rapatrier l’intégralité des programmes spatiaux à l’intérieur des frontières russes.

Ce printemps, Vladimir Poutine a accordé un budget de 51,8 milliards de dollars pour moderniser les programmes spatiaux russes d’ici 2020. Le point central de ce programme étant la construction de Vostochny un cosmodrome en construction dans l’est de la Sibérie à la frontière chinoise.

Les motivations russes pourraient néanmoins être partiellement politiques puisque les tensions se sont multipliées ces dernières années avec le site de Baikonour et le Kazakhstan. Pourtant l'enjeu sera principalement économique.

Ainsi la Russie pourrait maitriser l’ensemble des étapes des programmes et proposer ses propres solutions de lancement clef en main aux diverses entreprises spatiales privées qui se multiplient depuis quelques années.

Historiquement, la Russie a longtemps dominé l’exploration spatiale. Aussi, le nouveau cosmodrome pourrait profiter de l’engouement des explorations vers la Lune, Mars ou plus simplement du développement du tourisme spatial pour renouer avec cette position de leader.

À ce niveau, la Russie doit également faire vite, car si la NASA a abandonné ses navettes il y a quelque temps, l’agence américaine devrait être capable d’envoyer des équipages dans l’espace depuis ses propres structures dès l’année prochaine. Les USA ne seront ainsi plus dépendants de Soyouz dès 2014.

À défaut de s’embarquer dans une nouvelle guerre scientifique et à la course à la découverte, c’est véritablement une nouvelle bataille économique qui se jouera avec la construction des nouvelles infrastructures spatiales.

Source : Mashable