Autorité indépendante en charge de la protection des données au niveau de l'Union européenne, l'EDPS (European Data Protection Supervisor) a ordonné à Europol de supprimer des données concernant des personnes sans lien établi avec une activité criminelle.

Le gros ménage à faire dans un délai de 12 mois dans les bases de données des systèmes de l'Office européen de police toucherait au moins 4 pétaoctets de données (4 millions de gigaoctets) d'après The Guardian. Une analogie est faite avec 3 millions de CD-Rom et pour des milliards d'informations personnelles.

La décision du contrôleur européen de la protection des données fait suite à une enquête ouverte en avril 2019. En septembre 2020, Europol avait reçu un avertissement pour la subsistance de problèmes structurels, avec notamment une entorse au respect du principe de minimisation.

La Commission nationale de l'informatique et des libertés définit ce principe de minimisation par le fait que " les données à caractère personnel doivent être adéquates, pertinentes et limitées à ce qui est nécessaire au regard des finalités pour lesquelles elles sont traitées. "

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Effacement après 6 mois

Les données proviennent d'enquêtes criminelles menées par les autorités de police nationale des pays de l'Union européenne qui ont été partagées avec Europol. Les données relatives à des personnes sans lien prouvé avec des activités criminelles doivent être effacées après 6 mois.

" Une période de 6 mois pour la pré-analyse et le filtrage de grands ensembles de données devrait permettre à Europol de répondre aux demandes opérationnelles des États membres de l'UE s'appuyant sur Europol pour un soutien technique et analytique, tout en réduisant au minimum les risques pour les droits et les libertés des personnes ", déclare Wojciech Wiewiorowski de l'EDPS.

Pour Europol, la décision de l'EDPS aura un impact sur sa " capacité à analyser des ensembles de données complexes et volumineux à la demande des forces de l'ordre de l'UE. " Europol évoque des enquêtes en rapport avec le terrorisme, la cybercriminalité, le trafic international de drogue et les abus sur mineur. " Le soutien d'Europol implique souvent une période supérieure à 6 mois. "