Le mois dernier, le Conseil de surveillance de Facebook a confirmé la suspension par le groupe de Mark Zuckerberg des comptes Facebook et Instagram de l'ancien président des États-Unis Donald Trump. Cette mesure avait été prise à la suite des événements violents au Capitole à Washington le 6 janvier.

Avec 35 millions d'abonnés sur Facebook et 24 millions sur Instagram, la Cour suprême indépendante de Facebook avait souligné la portée importante des publications du 45e président des États-Unis.

" En entretenant un récit infondé de fraude électorale et des appels persistants à l'action, M. Trump a créé un environnement où un risque sérieux de violence était possible. […] Ses paroles de soutien aux personnes impliquées dans les émeutes ont légitimé leurs actions violentes. "

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Toutefois, le Conseil de surveillance avait jugé que Facebook ne pouvait pas maintenir un utilisateur hors de sa plateforme pour une période indéfinie comme décidé, sans aucun critère permettant de savoir si un compte sera rétabli ou non, tout en mettant en avant un certain flou.

Cette critique sur l'aspect illimité de la suspension a été prise en compte par Facebook qui suspend finalement les comptes de Donald Trump pour deux ans (à partir du 7 janvier dernier). " À la fin de cette période, nous nous tournerons vers les experts pour déterminer si le risque pour la sécurité publique a diminué. "

Colère de Trump et durcissement des règles pour les responsables politiques

Dans un communiqué, Donald Trump - qui a récemment fermé son blog - a réagi en pointant du doigt " une insulte aux 75 millions de personnes ayant voté pour nous lors de l'élection présidentielle truquée de 2020. " L'ancien président des États-Unis a ajouté que Facebook " ne devrait pas être autorisé à s'en tirer avec cette censure. […] Notre pays ne peut plus supporter ces abus. "

Afin de clarifier ses règles de modération, Facebook indique que pour l'évaluation des contenus en matière d'intérêt pour l'information, " nous ne traiterons pas le contenu publié par des responsables politiques différemment du contenu publié par toute autre personne. "

À l'avenir, Facebook traitera l'infraction de ses règles par des personnalités publiques avec un régime de sanctions adapté pour la restriction concernant la création de contenu.

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Plus globalement, les politiciens seront soumis aux mêmes règles pour le contenu que les autres utilisateurs. C'est un revirement majeur par rapport à la politique précédente de Facebook où il y avait une sorte d'exception pour les publications de responsables politiques au regard d'un intérêt public par nature. Une position qui était notamment critiquée par le patron de Twitter.