Pendant que l'association UFC-Que Choisir porte plainte contre l'opérateur mobile pour pratiques commerciales trompeuses par rapport à une qualité de service 3G qui serait bridée en itinérance sans que les abonnés en soient avertis, une autre association de consommateurs, l'AFUTT, voudrait attirer l'attention sur une autre problématique : la mesure de la couverture réseau effective, rapporte le journal Les Echos.

On se souvient que l'arrivée du quatrième opérateur a été marquée par des critiques sur la réalité de sa couverture, malgré une évaluation par le régulateur national, l'Arcep, réalisée un peu avant le lancement des offres commerciales en janvier 2012.

Ces insinuations avaient conduit l'Arcep à mener exceptionnellement une seconde campagne de mesures pour confirmer une nouvelle fois le respect de son obligation de 27% de couverture nécessaire pour faire son entrée sur le marché.

Cependant, cela n'avait pas calmé les attaques pour une raison simple : le réseau de Free Mobile ne fonctionne pas comme les autres du fait de sa nature hybride, partagée entre son réseau propre et l'accès au réseau mobile d'Orange en itinérance. Plus globalement, à un niveau concernant tous les opérarteurs mobiles, l'AFUTT suggère que la méthode de mesure ne reflète pas les conditions d'usage réel des utilisateurs.

C'est ce flou artistique entre couverture théorique et effective, réseau propre et itinérance, qu'avait déjà pointé du doigt l'ANFR ( Agence Nationale des Fréquences ) et que l'AFUTT voudrait clarifier en appelant à une révision d'une méthodologie fixée en 2007 et dont les critères seraient désormais " sans valeur ".

L'association, relançant les critiques contre la méthode de mesure de l'Arcep, indique que cette méthodologie ne permet pas d'évaluer la couverture réseau dans les conditions réelles de l'usage quotidien des utilisateurs, notamment sur les notions de mobilité (à des vitesses supérieures à 5 km/h) et de maintien des débits data mobiles alors que les abonnés sont de plus en plus nombreux à y faire appel massivement.

Ces critères resserrés pourraient amener à l'apparition de nouvelles zones blanches : " c'est le prix de la vérité. Il peut paraître lourd, mais la tromperie des chiffres officiels en aura été réduite d'autant ", indique Jacques Pomonti, fondateur de l'association.

Source : Les Echos