La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) annonce aujourd'hui avoir mis en demeure un gestionnaire de site web français - dont l'identité n'est pas dévoilée - en raison de l'utilisation de Google Analytics.

Pour la Cnil, les données des internautes collectées par Google Analytics sont transférées vers les États-Unis de manière illégale et en violation du Règlement général sur la protection des données en vigueur en Europe (RGPD).

Des procédures de mises en demeure qui visent d'autres gestionnaires de sites ayant recours à Google Analytics ont également été engagées par la Cnil. Il y aura donc un effet boule de neige qui était prévisible, et qui plus est pour d'autres outils de mesure d'audience et de statistiques de fréquentation d'un site que le très populaire Google Analytics.

L'utilisation de Google Analytics est illégale

Ce tumulte est à replacer dans le contexte de l'invalidation par la Cour de justice de l'Union européenne du Privacy Shield qui était en place pour la protection des données à caractère personnel transférées depuis l'Union européenne vers des sociétés établies aux États-Unis. Il avait été retenu un risque d'accès aux données par les services de renseignement américain.

La Cnil souligne qu'avec Google Analytics, un identifiant unique est attribué à chaque visiteur et il constitue à ce titre une donnée personnelle. Elle est sur la même longueur d'onde que ses homologues en Europe. À l'origine, des plaintes avaient été déposées par l'association NOYB (none of your business).

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L'illégalité de Google Analytics avait déjà été évoquée le mois dernier par la Cnil autrichienne. Google avait alors réagi en déclarant que ce sont les entreprises et organisations ayant recours à Google Analytics qui ont le contrôle des données collectées et la manière dont elles sont utilisées. En ajoutant qu'il n'y a pas d'identification des individus ou de suivi sur le Web.