Google-nouveau-logo Le géant de la recherche a obtenu l'approbation du Department of Justice pour l'acquisition de la société ITA Software, spécialisée dans la fourniture de bases de données pour les transports aériens, qu'il convoite depuis juillet 2010 pour un montant de 700 millions de dollars.

L'annonce avait déclenché une forte réaction défensive des voyagistes en ligne utilisateurs des données d' ITA Software qui craignaient de voir Google verrouiller le marché et mettre en avant ses propres offres dans son moteur de recherche, à leurs dépens.

Ayant créé un groupe de lobbying et soutenus par plusieurs sociétés ( dont Microsoft ), ils avaient mis en garde les régulateurs contre le risque de dérive et de blocage du jeu de la concurrence en cas de validation de l'acquisition.

Le Department of Justice a pris en compte les remarques, a mené des investigations complémentaires, et a finalement décidé, après plusieurs reports, de donner son feu vert mais sous conditions.

Google doit ainsi s'engager à maintenir les relations entre ITA Software et ses clients et à continuer de proposer les produits futurs de la société. Par ailleurs, il doit mettre en place un système de filtre qui l'empêchera d'accéder aux informations critiques de ces mêmes clients et développer une plate-forme permettant de faire remonter les plaintes de voyagistes en ligne estimant être lésés.


Obligation de contrôle
Pour s'assurer que ces conditions sont remplies, une surveillance étroite sera mise en place sur cinq ans. Pour les observateurs, qui n'ont pas oublié le cas de Microsoft il y a quelques années, ce dispositif pourra aussi servir de base pour de futures procédures pour monopole.

Comme dans le cas du groupe de Redmond il n'y a pas si longtemps, chaque décision de Google pèse désormais d'un tel poids sur des secteurs économiques entiers qu'il devient inévitable que le gouvernement et les régulateurs suivent avec attention toutes les implications qui en découlent.

Mais c'est aussi la première fois que Google accepte une telle surveillance, confirmant à la fois sa bonne volonté et une influence qu'il faut désormais encadrer. D'où la satisfaction également de FairSearch.org, le groupe de lobbying, ravi de voir qu'un contrôle est mis en place, même si rien n'est dit du risque de voir Google privilégier dans son moteur de recherche ses propres résultats par rapport à ceux de la concurrence.

Régulièrement sous le coup d'investigations concernant un risque de monopole, Google ne peut plus faire cavalier seul et doit désormais accepter de plus en plus de concessions pour atteindre ses objectifs stratégiques.