D'après une information de Reuters qui cite des sources proches du dossier, la Commission européenne va ouvrir d'ici la fin de cette année une enquête formelle visant Google. Les activités publicitaires de la filiale d'Alphabet sont dans le collimateur.

L'enquête de l'exécutif européen porterait sur la position de Google vis-à-vis des annonceurs, des éditeurs, des intermédiaires et de la concurrence. Selon Reuters, il s'agirait d'un examen plus approfondi que l'enquête de l'Autorité de la concurrence en France.

En 2020, le chiffre d'affaires d'Alphabet a atteint 182,5 milliards de dollars (+13 % sur un an) pour un bénéfice net de 40,3 milliards de dollars (+17 %). Les revenus de la publicité en ligne représentent 147 milliards de dollars. Environ 16 % proviennent du display avec l'utilisation des technologies publicitaires de Google par des éditeurs pour l'affichage d'annonces sur des sites et applications.

Après la sanction française

En début de mois, Google a écopé d'une amende de 220 millions d'euros pour avoir favorisé ses propres services et technologies dans le secteur de la publicité en ligne. " La première décision au monde se penchant sur les processus algorithmiques complexes d'enchères par lesquels fonctionne la publicité en ligne display ", a souligné la présidente de l'autorité française.

Le display fait référence à la diffusion et l'affichage de publicités sur les sites web et applications mobiles. Google a été sanctionné pour des problèmes d'interopérabilité entre les serveurs publicitaires concurrents de son serveur publicitaire (pour permettre aux éditeurs d'afficher des publicités) et sa plateforme de mise en vente programmatique d'espaces publicitaires.

Des conditions d'achat préférentielles accordées par le serveur publicitaire de Google à sa plateforme de mise en vente (place de marché pour les acheteurs d'espaces publicitaires et les éditeurs voulant vendre des espaces publicitaires) ont été pointées du doigt.

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Google n'a pas contesté la décision de l'Autorité de la concurrence et a accepté de mettre en œuvre des modifications idoines, y compris à l'échelle mondiale. Cela devrait donner du grain à moudre pour l'enquête de la Commission européenne.

Alors que des appels ont été formulés, l'exécutif européen a déjà infligé à Google entre 2017 et 2019 trois amendes d'un montant total de plus de 8 milliards d'euros pour des abus de position dominante.

Ils concernent le domaine des moteurs de recherche pour favoriser son service de comparaison de prix (2,42 milliards d'euros), Android pour protéger une position dominante dans la recherche en ligne (4,34 milliards d'euros), la publicité en ligne avec des pratiques liées à AdSense for Search entre 2016 et 2016 (1,49 milliard d'euros).