Faut-il interdire le peer-to-peer parce qu'il permet entre autres d'obtenir des copies pirates de musique ou de films ? Cette distinction entre le medium et l'usage qui en est fait, c'est la défense choisie par la créatrice de l'application mobile controversée Gossip, de nouveau disponible après une semaine d'interruption.

Gossip A l'origine, il ne s'agit que d'un simple divertissement inspirée de la série télévisée du même nom, explique-t-elle sur Europe 1 et le but premier ne consistait qu'à choisir une personne pour la taquiner de façon "bon enfant".

Sauf que sitôt l'application mobile disponible, elle est devenue un défouloir pour du harcèlement contre certains jeunes. Le mélange est explosif : une rumeur diffusée anonymement en 140 signes ou en photos/vidéos à une liste de contacts visant une personne qui, elle, peut être nommée.

Même si le contenu de la rumeur disparaît dans les 10 secondes après notification, les ingrédients sont réunis pour générer du cyber-harcèlement, dénoncent les syndicats lycéens comme la FIDL qui en demandent de nouveau "la disparition".

Sur Europe 1, la créatrice de l'application se défend en affirmant que le problème ne vient pas de Gossip mais de l'utilisation qui en est faite et de la "perversion des utilisateurs", dont elle se dit choquée. Avec un tel argument, pas question donc de stopper l'application et c'est la responsabilité (ou l'irresponsabilité) des utilisateurs qui est mise en cause.

Pas sûr pourtant que l'interdiction aux moins de 16 ans instaurée dans la nouvelle version de Gossip soit à même d'empêcher les enfants et jeunes adolescents de se faire du mal entre eux. Mais puisque c'est intrinsèquement de leur faute...

Source : Europe 1