Les équipementiers télécom chinois, et le plus puissant d'entre-eux, Huawei, en première ligne, sont vus d'un oeil suspicieux par plusieurs gouvernements, à commencer par les Etats-Unis, à l'heure des premiers déploiements de la 5G, conduisant à un volonté affichée de bloquer ou au moins d'encadrer l'utilisation d'équipements cellulaires sensibles et susceptibles de faciliter un espionnage des communications.

Huawei logo Après les positions assez fermes de rejet des équipementiers chinois, les discours se font plus modérés, ne voulant pas non plus trop provoquer la colère de Beijing. En France, l'attitude a été plutôt souple, le gouvernement se disant attentif sans vouloir aller jusqu'à rejeter les acteurs chinois.

Malgré tout, un encadrement plus strict est recherché. Après un amendement à la loi Pacte rejeté en début de mois car jugé un peu trop précipité, c'est directement une proposition de loi qui vient d'être soumise par le groupe de députés LREM en reprenant les principales propositions de l'amendement initial, à savoir imposer un contrôle accru des équipements.

Seule différence notable avec l'amendement précédent : le contrôle ne sera pas rétroactif et ne concernera que les matériels déployés après le 1er février 2019.  La transformation de l'amendement en proposition de loi a des avantages pour le gouvernement puisqu'il permet de passer en force sans nécessiter d'étude d'impact, notent déjà les observateurs.

La volonté du gouvernement d'aller vite sur cette question, au détriment peut-être d'une réflexion plus en profondeur au regard des enjeux, reste donc d'actualité, même si elle avait déjà été l'un des motifs du rejet de l'amendement.

Source : La Tribune