Dans un communiqué, les autorités allemandes ont annoncé la fermeture de l'infrastructure de serveurs de ce qui est présenté comme " la plus grande place de marché du darknet au monde ", ainsi que la saisie de bitcoins dont le montant représente une valeur d'environ 23 millions d'euros.

Via près de 19 000 comptes enregistrés pour des vendeurs, Hydra (ou Hydra Market) aurait environ 17 millions de clients. Uniquement accessible et caché sur le réseau Tor, Hydra Market est impliqué dans la vente de stupéfiants, faux documents, données volées et pour divers services illicites.

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Sur la seule année 2020, environ 1,23 milliard d'euros de ventes auraient été réalisées par le biais de la plateforme Hydra. Notamment avec l'aide des États-Unis, les autorités allemandes avaient débuté leur enquête mi-2021. Elle est toujours en cours, sachant que pour le moment, il n'y a eu aucune arrestation en lien avec l'enquête.

Un coup porté à la cybercriminalité russe

À l'accent russe et avec des produits mis en vente pour la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan notamment, Hydra aurait facilité pour plus de 5 milliards de dollars de transactions en bitcoins entre décembre 2015 et le premier trimestre 2022 d'après l'entreprise Elliptic spécialisée dans l'analyse des cryptomonnaies.

Elliptic écrit que le démantèlement d'Hydra n'est sans doute pas lié au contexte de la guerre en Ukraine avec l'invasion militaire russe, tout en ajoutant que cela aura " probablement un impact important sur la communauté cybercriminelle russe. "

L'Office fédéral de police criminelle souligne que Hydra Market avait recours à un service de dissimulation ou brouillage des transactions sur la plateforme (Bitcoin Bank Mixer), avec pour conséquence de complexifier le suivi de l'argent provenant des activités illégales.

Après la fermeture de Hydra, l'organisme de contrôle financier Office of Foreign Assets Control qui dépend du Département du Trésor des États-Unis a annoncé des sanctions qui visent la bourse de cryptomonnaies Garantex opérant principalement depuis Moscou (et qui avait déjà perdu sa licence en Estonie).