Selon de plus en plus de pays à travers le monde, Facebook ne jouerait pas suffisamment son rôle de modérateur dans les propos tenus par ses utilisateurs. Si le réseau social se montre particulièrement puritain avec les quelques tétons qui s'affichent sur des photos, censurant même des oeuvres d'art, le réseau a beaucoup plus de mal à prendre en charge les débordements de haine de certains de ses abonnés.

De la discrimination raciale, sexuelle, apologie du terrorisme, cyberharcèlement, dénigrement, insultes, propos homophobes... La liste des propos intolérables est longue, trop longue même pour certaines associations qui reprochent à Facebook de ne pas agir suffisamment rapidement. Le réseau social quant à lui se retranche derrière son système de rapport permettant aux utilisateurs de faire remonter des propos incorrects, un module jugé suffisant.

Facebook

Le réseau social se cache également derrière le fait que tout ne peut être censuré aveuglément (ironique quand on voit comment le réseau censure les photos jugées pornographiques, mais passons) et que l'Internet est un espace ou doit régner la liberté d'expression avant tout...

Mais pour l'Allemagne ces excuses ne valent rien et l'heure n'est plus à la discussion, mais à l'action. S'il est impossible pour le gouvernement allemand d'intervenir directement sur Facebook, on espère y parvenir indirectement en poursuivant en justice les responsables du réseau social. Une plainte a ainsi été déposée pour "incitation à la haine" à l'encontre de Mark Zuckerberg et 9 autres hauts responsables de Facebook.

Désormais, le parquet de Munich, saisi du dossier, va tenter de déterminer si le droit allemand peut s'appliquer dans le procès.

Par le passé, l'Allemagne a souvent réussi à imposer des modifications à Facebook et le pays ne se veut absolument pas impressionné par le géant américain, qui courbe l'échine depuis plusieurs années déjà face à l'autorité européenne.

La Chancelerie avait déjà évoqué l'idée de mettre en place une loi sanctionnant par une amende chaque commentaire non supprimé sur Facebook. Et la sanction pourrait également s'appliquer aux autres réseaux sociaux, notamment Twitter.