Subventionner les téléphones portables est une pratique courante des opérateurs mobiles pour rendre des terminaux onéreux plus accessibles qu'ils peuvent associer à leurs forfaits mobiles. Le coût du mobile est ainsi dilué dans l'offre.

Ce mécanisme a été particulièrement intéressant pour accélérer la démocratisation de la 3G en rendant les téléphones plus faciles à acquérir mais le subventionnement des mobiles représente un coût significatif en amont pour l'opérateur, notamment pour des modèles à succès comme l'iPhone où la subvention est même supérieure à la moyenne.

Si les opérateurs sont très nombreux à y avoir recours, l'évolution et la diversification du marché ne le rendent plus toujours aussi pertinent et peuvent les inciter à envisager d'autres modes de distribution, à l'image de Free Mobile qui se passe complètement de ce système et propose du crédit à la consommation.

Le cabinet d'études Informa Telecoms & Media note que les opérateurs européens sont de plus en plus nombreux à abandonner le système du subventionnement au profit d'autres modes de financement (leasing ou crédit).

Ils seraient maintenant près de 30 opérateurs en Europe à avoir cessé de proposer des subventions sur les mobiles avec leurs offres, leur permettant de réduire leurs coûts tout en continuant de proposer des smartphones haut de gamme pouvant être acquis progressivement plutôt qu'en une fois.

Les analystes indiquent toutefois que le succès de cette transition repose sur trois piliers : transparence, simplicité et flexibilité, qui sont aussi des atouts pour les consommateurs qui ont alors une meilleure idée du coût réel de leur mobile et peuvent mieux choisir la combinaison téléphone / forfait qui leur convient.

En France, Free Mobile a tenté de porter un coup au subventionnement des mobiles, très présent chez les trois opérateurs mobiles concurrents, en attaquant SFR pour concurrence déloyale sur l'une de ses gammes, la présentant comme un crédit à la consommation déguisée.

Cette plainte a fait frémir le petit monde des télécoms jusqu'en début d'année 2013 mais a fini par une victoire de SFR dont l'offre n'a pas été considérée comme trompeuse. La Fédération Française des Télécoms (FFT) s'était félicitée de voir que le subventionnement des mobiles avait encore de beaux jours devant lui, en France au moins.