Après deux années fastes marquées par la pandémie et ses confinements propices au télétravail et à l'école à distance mais contraintes aussi par la pénurie de composants, l'heure est au reflux de la demande en matière de produits électroniques.

Les ventes de PC sont ainsi orientées à la baisse depuis le début de l'année même si les niveaux restent supérieurs à ceux d'avant pandémie. Malgré tout, le reflux s'est amorcé, ce qui ne fait pas les affaires d'Intel.

Pat Gelsinger gravure 7 nm Meteor Lake

La firme de Santa Clara a manqué ses objectifs financiers pour le deuxième trimestre 2022 avec un chiffre d'affaires de 15,3 milliards de dollars, en baisse de 22% sur un an et loin des attentes à près de 18 milliards de dollars.

Intel, dont l'activité est très tournée vers les processeurs de PC et serveurs, subit de plein fouet le recul du marché, quand les autres fondeurs comme TSMC et Samsung s'en sortent mieux en répondant à une demande plus diversifiée (appareils mobiles, automobile...).

Le bénéfice (ajusté, mesure GAAP) est également limité à 29 cents par action, là où les observateurs du marché attendaient 70 cents. Conséquence logique de ce contexte compliqué, Intel a abaissé ses prévisions financières pour le trimestre en cours, du fait d'une dégradation rapide de l'économie sous la pression de l'inflation, et réduit ses ambitions pour l'année.

Plongeon du cours en Bourse, les grands investissements maintenus

C'est le genre de nouvelle qui ne plaît guère aux investisseurs et le cours en Bourse a plongé de 10% à l'annonce des résultats financiers. Pat Gelsinger, le dirigeant d'Intel, a reconnu que la direction a été surprise par l'ampleur du recul et n'a pas pris toute la mesure du phénomène.

Toujours est-il que le géant des puces se fixe désormais pour objectif un chiffre d'affaires compris entre 65 et 68 milliards de dollars pour son exercice fiscal 2022, en sérieux retrait par rapport aux 76 milliards de dollars initialement prévus, et un bénéfice par action de 2,30 dollars au lieu de 3,60 dollars.

Ce ralentissement de son activité ne met pas en péril les 20 milliards de dollars d'investissement prévus pour bâtir une méga-usine dans l'Ohio et ne devrait pas impacter non plus son intention de bâtir une usine de puces en Allemagne.

Intel doit lancer sa 13ème génération de puces Intel Core, dite Raptor Lake, mais aussi ses premières cartes graphiques dédiées Intel ARC A durant le second semestre.

Source : Reuters